FAIRE « GAFFE À » BIG-TECH AVEC LINA KHAN

Avant d’en venir à la très vraisemblable nomination de Lina Khan à la présidence de la Federal Trade Commission (FTC) qui devrait être annoncée très prochainement par Joe Biden, Président des États-Unis, plusieurs informations relatives au poids des High-tech ou Big-tech éclairent le tableau.

A croire que certains évènements d’actualité sont guidés par des algorithmes, tant leur enchaînement et concomitance semblent être le fruit d’une savante programmation.

Alors que le président des États-Unis s’entretient pour la première fois ce 16 juin, à Genève, avec Vladimir Poutine, président de la Russie, un sujet brûlant concernant notamment les cyberattaques et la cybersécurité figure bien au menu.
Avec une question à la clé : « Un accord mondial visant à limiter l’usage des armes informatiques est-il envisageable ? »

Ce même jour, en France, VivaTech, rendez-vous mondial des startups et des leaders pour célébrer l’innovation qui ouvre ses portes, fera la part belle à la French Tech qui nous dit-on surfe sur une dynamique positive et obtient, depuis le début de l’année, des financements records de la part des investisseurs.

Aussi comment ne pas s’intéresser à Lina Khan, une chercheuse antitrust concentrée sur l’immense pouvoir de marché des Big Tech, que Le président Joe Biden compte nommer pour présider la Commission fédérale du commerce des Etats-Unis (FTC) ?

Tout d’abord parce que l’arrivée de cette jeune femme de 32 ans représente une importante victoire pour les progressistes qui ont fait pression pour des lois plus strictes pour lutter contre les monopoles et le pouvoir croissant des entreprises.
Après le feu vert des sénateurs à sa désignation comme commissaire, la nomination de cette professeure associée de droit à l’université de Columbia, qui est résolument critique des « Big Tech » conduit à penser qu’il va falloir faire « gaffe à ( GAFFA) «.

A la tête de la Federal Trade Commission (FTC) – gendarme américain de la concurrence – Lina Khan est redoutée par la Silicon Valley.
Elle devrait en effet lancer une phase beaucoup plus réformatrice du droit de la concurrence aux Etats-Unis.

Pour analyser l’impact des acquisitions et l’abus de position dominante d’un acteur, elle défend notamment une approche plus large de la notion de dommages à l’économie.
Khan confirme une volonté bipartite d’imposer davantage de réglementations aux grandes entreprises technologiques comme Facebook, Amazon, Alphabet et Apple.
Même si certains sénateurs républicains se sont montrés inquiets à l’égard de certains types de réglementation malgré les inquiétudes concernant l’influence des entreprises technologiques, Lina Khan a reçu le soutien de plusieurs républicains, dont le membre du classement du Comité du commerce, Roger Wicker, R-Miss.

Il est vrai que cette jeune femme a acquis une solide réputation dans les cercles antitrust après avoir écrit « Amazon’s Antitrust Paradox » pour la Yale Law Review en 2017, alors qu’il était étudiant à l’université.

Elle se prononçait alors en faveur de l’utilisation d’un cadre différent pour évaluer le préjudice concurrentiel que la norme populaire de satisfaction des consommateurs.

Au-dela des règles concurrentielles qui doivent être respectées, elle n’a pas manqué de souligner que posséder et vendre sur un marché, comme le fait Amazon, pourrait permettre à une entreprise d’exploiter des informations dans l’ensemble de son écosystème pour saper la concurrence.

Si ménage bien ordonné commence par soi-même, référence faite aux entreprises américaines leaders du e-commerce, la concurrence des entreprises chinoises ne pourra sans nul doute pas échapper à l’oeil vigilant de la FTC.

Quoi qu’il en soit, selon Elisabeth Warren : « Avec Lina Khan à la barre, nous avons une énorme opportunité de faire de grands changements structurels en ravivant l’application des lois antitrust et en luttant contre les monopoles qui menacent notre économie, notre société et notre démocratie ».

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