Elle a osé faire ce qu’il fallait faire !
Lorsqu’on veut défendre une cause à laquelle on croit et semble correspondre aux préoccupations qui taraudent la société confrontée à un défi majeur à l’échelle du globe, il faut savoir saisir le bon moment.
Women e Life qui a toujours eu un faible pour ce qui embelli les corps et permet aux femmes comme aux hommes de valoriser leur allure en diverses circonstances n’est pas, loin de là, out of fashion.
Mais si cette propension à s’entourer du beau n’est pas à blâmer, force est de reconnaître qu’en s’accommodant de succès et belles fortunes dont les titres côtés en Bourses enregistrent de fulgurantes ascensions, les grands noms des créateurs de mode ne doivent pas rendre aveugle sur des réalités qui permettent à un microsome d’user des pratiques douteuses pour parvenir à ses fins.
Voilà pourquoi l’intrusion de Marie Cohuet, une militante écologiste de 26 ans, membre du groupe Amis de la Terre, à l’occasion du défilé de Louis Vuitton lors de la semaine de la mode à Paris, qui ne fait pas tâche a retenu notre attention.
Son action visant à protester contre les dommages environnementaux causés par l’industrie de la mode n’a certes pas fait les gros titres.
Toutefois, en arborant au milieu du cortège des mannequins sous un podium éclairé de beaux lustres, sa banderole qui portait le slogan « surconsommation = extinction » avait toutes raisons d’apparaître pour dénoncer une industrie de la mode qui peine visiblement à tenir ses promesses d’agir contre le changement climatique et pousse les marques à renouveler leurs collections plus rapidement et à produire davantage à moindre coût.
La fast fashion qui reproduit à toute vitesse les tendances des podiums et les modèles de la haute couture, est effectivement source de gaspillage. De plus, non seulement elle exploite des travailleurs mal payés, elle pollue l’environnement, notamment par l’utilisation intensive de pesticides pour la culture du coton.
Parvenue à se glisser sur le podium, Marie Cohuet a eu le cœur au ventre en se livrant à cet exercice.
Et sans doute a-t-elle eu raison d’exprimer son indignation face à l’incapacité des dirigeants mondiaux à agir contre le changement climatique sous les regards des stars du cinéma, du PDG de LVMH Bernard Arnault et des membres de son clan.
Sans illusions, Marie Cohuet a peu d’espoir que le sommet de la conférence des Nations unies sur le changement climatique COP26 qui se tiendra très prochainement à Glasgow, en Écosse, donne lieu à des progrès significatifs en la matière.
« De belles promesses sont faites sur le papier, mais ensuite les choses ont tendance à s’écrouler et les États ne parviennent pas à les transformer en actions concrètes », a-t-elle déclaré.
Comme elle a tenu à le préciser : « Il faut parfois un acte de désobéissance civile, il faut parfois défier de front ceux qui bousillent la planète aujourd’hui, ceux qui piétinent les droits de l’homme et les droits sociaux pour leur faire entendre raison »
Bien que quelques créateurs de mode et non des moindres, témoignent d’une réelle prise de conscience des enjeux d’avenir dans l’univers du luxe, le pas vers une slow fashion inscrite dans le développement durable reste encore aussi discret que semé d’embuches.
À bons entendeurs !