En marge de la COP26 qui réunit actuellement les dirigeants de tous les pays du monde, à l’exception de Xí Jìnpíng et de Vladimir Poutine, dans le cadre de l’élaboration d’un programme d’actions concrètes visant à lutter efficacement contre la crise climatique à l’échelle mondiale, cette chronique invite à regarder la Terre depuis l’Espace.
Si L’Europe est à travers ses pays développés, mise au défi en termes de recherche et développement pour qu’émergent des solutions durables en mesure de remédier aux problèmes récurrents tout en aidant les pays du Sud à faire face aux conséquences délétères de cette crise, l’Europe a une autre ambition. Celle qui consiste à se doter d’un programme spatial et d’une agence spatiale de classe mondiale et de premier plan.
Dans ce secteur de pointe la concurrence fait rage.
Une course qui s’est dernièrement illustrée par les premières expéditions de tourisme spatial avec Virgin Galactic, Blue Origin, SpaceX aux États-Unis, ou encore le tournage russe à bord de l’ISS de quelques scènes d’un film, intitulé « Challenge ». : une première.
Ces rêves spatiaux sont également partagés par les Chinois qui ne sont pas en reste. Le 16 octobre, des applaudissements et des acclamations ont retenti sur une petite partie du désert glacial de Gobi lorsque, à 00h23 précises, Shenzhou-13 à bord duquel se trouvaient trois astronautes s’est élancé dans l’espace. L’Inde et le Japon sont aussi sur les rangs.
Dans cette affaire qui vole très haut, l’Europe se doit donc d’agir pour ne pas être larguée.
Et c’est là que vient se poser sur cette chronique, le nom de Géraldine Naja.
Cette femme a en effet été nommée le 21 octobre directrice de la commercialisation, de l’industrialisation et de l’approvisionnement de l’Agence Spatiale Européenne.
Certes avec un budget de 4 milliards d’euros, l’ESA reste distancée par la NASA dont le budget est plus de trois fois supérieur.
Mais que diable, c’est tout de même à l’ESA que l’on doit entre autres le programme d’observation de la Terre Copernicus, dont le premier satellite, Sentinel 1A a été lancé le 3 avril 2014. Mais depuis, rien de très spectaculaire !
Il faut donc souhaiter qu’en prenant ses fonctions de directrice de la commercialisation, de l’industrie et des achats (D/CIP), au siège de l’ESA à Paris, le 1er novembre 2021, Géraldine Najan, 57 ans, mette à profit ses 30 ans d’expérience dans le secteur spatial européen à des postes de direction et de développement stratégique pour mener à bien l’ascension de l’institution.
Diplômée de l’X (promo 82), d’un master en propulsion et chimie de l’École nationale supérieure de techniques avancées de l’ENSTA et de Sciences Po avec une maîtrise en sciences politiques, ses bagages lui confèrent des qualités qui se sont confirmées au fil du temps.
Géraldine Najan n’hésite pas à déclarer : « Le rôle de la NASA a été prépondérant dans la croissance de SpaceX. Je ne dis pas pour autant que l’ESA a les moyens de faire ce qu’a fait la NASA et je ne suis pas sûre non plus qu’il y ait un Elon Musk européen ».
Ses compétences et sa perspicacité lui permettent d’identifier d’où vient le problème : « Ce qui manque à l’ESA, c’est certainement un cadre contractuel adapté ».
D’où la commande passée à Géraldine Naja par le directeur général de l’ESA » d’un petit rapport interne sur les process à mettre en place à l’ESA pour être beaucoup plus rapide, plus réactif et plus souple dans les contrats et dans la gestion de projet ».
Face aux défis à relever dans le spatial la présence de grosses entreprises va de soi, celle de PME TPE et autres start-up innovantes doit également être vivement encouragée via une approche NewSpace.
Qu’il s’agisse d’ambitions liées à la conquête spatiale comme à la lutte contre le dérèglement climatique, tout est question de moyens à mettre en œuvre. Mais lorsqu’on y regarde de plus près, on est tenté de penser que les objectifs Terre/Espace se croisent avec une perspective de progrès partagés.