Concernant la COP26 qui attaque sa dernière semaine à Glasgow, il vous faudra attendre demain pour découvrir Vanessa Nakate, une Ougandaise, figure leader d’une jeunesse qui se mobilise pour exiger des gouvernements et entreprises notamment qu’il soit mis fin au blablabla face au dérèglement climatique.

En attendant, c’est avec une Belgo-britannique qui se distingue pour être la plus jeune fille à se lancer dans le tour du monde en solo dans un ULM que Women e Life démarre cette nouvelle semaine.

Aux manettes d’un Shark UL, un biplace dimensionné pour une masse maximale de 600 kg, dont le profil d’aile est elliptique et l’empennage en forme d’aileron de requin, Zara Rutherford a entrepris, au mois d’août, depuis la Flandre, un périple qui devrait, en fonction des conditions météorologiques, s’achever d’ici à un mois, après un passage par l’Asie du Sud-Est, puis la péninsule arabique, avant de rejoindre le Vieux Continent par la Grèce.

À l’issue d’un passage par l’Alaska, c’est donc à l’occasion d’une de ses escales dans la ville russe d’Anadyr, capitale de la Tchoukotka russe, que nous avons choisi de monter à bord afin de mieux comprendre l’intérêt et le parcours de cette expédition en solo, dont le clip vidéo illustre la trajectoire.

Née dans une famille d’aviateurs et ayant eu la chance d’avoir de grands modèles avec ses parents et ses grands-parents, Zara Rutherford veut s’appuyer sur cet héritage pour inspirer des vocations plus particulièrement parmi la gent féminine.

En prenant les commandes de son bel oiseau, une structure en composite fibre de carbone et fibre de verre avec un habitacle fait d’une combinaison fibre de kevlar et fibre de carbone, dont la vitesse peut atteindre 300 km/h et n’est toutefois pas équipé d’un système de dégivrage, le voyage de Zara n’a jusqu’ici pas toujours été de tout repos. Mais pas de quoi inquiéter la très jeune pilote !

Au-delà de son exploit, il nous a semblé intéressant de retenir ce qu’elle déclare constatant qu’à travers ses encouragements, elle ne mâche pas ses mots.

Elle dénonce tout d’abord le fait que les garçons sont beaucoup plus susceptibles de recevoir des jouets à caractère scientifique et encouragés à faire preuve d’audace, alors que Les filles reçoivent des poupées et qu’on attend d’elles qu’elles soient charmantes, belles et douces. D’où sa volonté de souligner à quel point l’éducation façonne les rêves, voire génère implicitement une discrimination sexiste préjudiciable en termes d’orientation professionnelle.

Son expérience a valeur d’exemple. Traverser plus d’une cinquantaine de pays et 5 continents, autrement dit parcourir 51 273 kilomètres afin de battre le record de la plus jeune femme pilote à effectuer une boucle aérienne autour du Globe en solo est bien une première à pour cette jeune fille, le précédent record ayant été réalisé en 2017 par l’Américaine Shaesta Waiz, à l’âge de 30 ans.

Alors qu’elle vient de terminer ses A-Levels en mathématiques, mathématiques supplémentaires, économie et physique, et espère aller à l’université pour étudier l’informatique et l’intelligence artificielle, Zara Rutherford se fixe deux objectifs. Premièrement encourager les filles et les jeunes femmes à poursuivre leurs rêves et par voie de conséquence promouvoir auprès d’elles l’aviation et les carrières liées aux STEM (sciences, technologie, ingénierie, mathématiques) domaines dans lesquels elles peuvent légitimement prétendre exercer.

Zara est consciente que seuls 5 % des pilotes professionnels et 15 % des informaticiens sont des femmes. Aussi, tient-elle à dénoncer l’écart injustifié entre les sexes qui touche les secteurs de l’aviation et les STEM.

Alors bien sur, à titre personnel, le rêve de cette très jeune titulaire de licences de pilote privé de la FAA et du Royaume-Uni, de licences d’ULM slovaques et françaises et sa qualité de membre de l’honorable Compagnie des pilotes de l’air depuis 2019 ne s’arrête pas là. Astronaute, elle compte bien devenir !

Première Belge de l’histoire à effectuer un tour du monde en solitaire à bord d’un avion monomoteur et première femme au monde à le faire aux manettes d’un ULM, son enthousiasme, sa détermination et ses capacités avérées font d’elle une candidate idéale pour prendre les commandes de l’un des voyages touristiques dans l’Espace qui ont dernièrement fait la une sur Terre. Ce n’est que le début d’une formidable nouvelle grande aventure !