C’est aujourd’hui à Oslo que la journaliste américano-philippine Maria Ressa et le journaliste russe Dmitri Mouratov, vont se voir remettre le prix Nobel de la paix.
Cette information du jour n’est pas sans faire écho à celle que Women e Life livrait hier concernant la libération, mercredi, de la journaliste américaine Nada Homsi, arrêtée et emprisonnée au Liban depuis le 16 novembre dernier.
Le combat pour la liberté de la presse ne peut que contribuer au renforcement de la démocratie, mais aussi soutenir les médias qui luttent contre la désinformation due entre autres aux pressions exercées par des pouvoirs en place dans un certain nombre de pays, ou encore les fake news en tous genres qui font florès sur les réseaux sociaux.
D’où quelles viennent les campagnes de désinformation qui bénéficient par ce courant porteur new tech d’un tremplin et jouent sur la crédibilité des peuples, ont avant tout pour but d’affaiblir des États qui cherchent à préserver les droits et la liberté. Mais le plus inquiétant et dangereux réside également dans le fait que la désinformation soit devenue un outil dans le jeu entre grandes puissances.
Arrêtée à plusieurs reprises, puis condamnée l’an dernier à six ans de prison lorsqu’elle a été accusée de cybermalveillance, Maria Ressa qui est actuellement en liberté sous caution, devient la première citoyenne dans l’histoire des Philippines à recevoir le prix Nobel de la Paix et la deuxième journaliste après Carl von Ossietzky qui se l’était vu remettre en 1936 pour avoir par sa plume, combattu le nazisme.
Maria Ressa a parfaitement conscience de l’impact des nouvelles technologies de l’information et de la communication.
C’est d’ailleurs ce qui l’a conduit à être cofondatrice et PDG du site d’information Rappler que nous vous invitons vivement à consulter.
Dans une interview accordée à un confrère de RFI, elle n’hésite pas à affirmer : « Oui, c’est dangereux d’être journaliste, mais cela a toujours été le cas »
Elle souligne que dans son pays, au moins 21 journalistes ont été assassinés sous le gouvernement Duterte ces cinq dernières années.
Démonstration de l’oppression en cours aux Philippines, parmi les avocats qui ont voulu défendre des journalistes, soixante-trois d’entre eux ont été tués. Un climat délétère qui se trouve exacerbé par la guerre brutale contre la drogue menée par les autorités, qui a coûté la vie à des dizaines de milliers de personnes.
Le fait que Maria Ressa partage le prix Nobel de la Paix 2021 avec le journaliste russe Dmitry Muratov, rédacteur en chef du journal Novaya Gazeta, critique à l’égard du président russe Vladimir Poutine, est plus que symbolique.
En déclarant : » J’espère que les projecteurs du Prix Nobel aideront mon pays à protéger et à renforcer sa démocratie. », cette journaliste n’ignore pas que sa consécration envoie un puissant message aux représentants d’une presse libre, partout dans le monde.
En pleine effervescence sur fond de différends notamment entre les grandes puissances du globe (États-Unis, Chine, Russie, Europe) et alors que se prépare en France la prochaine élection présidentielle, Women e Life, magazine féminin indépendant ouvert sur le monde, ne peut qu’attirer votre attention sur l’importance que revêt la quête d’informations de qualité.
Une recherche qui nécessite de la part du public français comme étranger un certain recul et passe par une minutieuse analyse de tout ce qu’il est aujourd’hui possible de lire, entendre et voir.