En interrompant, lundi 14 mars au soir, le journal télévisé le plus regardé de Russie, une pancarte dans les mains sur laquelle était inscrit un « NOWAR » et un appel à la mobilisation pour lutter contre l’offensive à laquelle se livre l’armée russe en Ukraine, cette journaliste a fait preuve d’un courage exemplaire et pris, à titre personnel, un risque colossal.
Aussitôt arrêtée par la police, la séquence vidéo de son intervention, qui a fait le buzz sur les réseaux sociaux, risquait de lui coûter au bas mot une peine de 15 ans de prison (Voir LAST NEWS).
Compte tenu du décalage horaire entre Moscou et Paris, les huit candidats à l’élection présidentielle qui participaient à l’émission » La France face à la guerre » animée par deux journalistes sur TF1, n’ont pu réagir concernant cet évènement.
Suivie par 4,2 millions de téléspectateurs en moyenne, soit 20 % du public, selon les chiffres de Médiamétrie, cette émission intéressante et de qualité, a enregistré un premier pic d’audience à 5,9 millions de personnes la première minute de l’émission avant d’atteindre 5,2 millions à 21h02.
Concernant l’audience du journal le plus regardé de Russie, il est impossible de savoir combien de téléspectateurs russes ont assisté à ce temps fort qui a permis à une jeune employée de la chaîne de se glisser derrière la présentatrice pour afficher son message dénonçant la propagande au vu des combats qui ont lieu et demandant l’arrêt de la guerre menée par la Russie en Ukraine.
Difficile également de savoir comment les téléspectateurs russes ont perçu le message de cette jeune femme dans un pays où le pouvoir contrôle tous les organes de presse et interdit formellement l’utilisation du mot « guerre » pour parler de l’opération spéciale de l’armée russe en Ukraine.
Que Marina Ovsiannikova, journaliste, ait osé défier le Kremlin et alerter ses compatriotes sur le caractère injustifié et ravageur de cette guerre, témoigne du malaise que partagent sans nul doute beaucoup de Russes, notamment la jeune génération, face à l’offensive militaire en Ukraine qui semble s’enliser, tout en faisant chaque jour, contrairement aux affirmations des responsables russes, un grand nombre d’innocentes victimes civiles.
Quoi qu’il en soit, le fait que ce « Non à la guerre » ait été brandi par une femme, illustre que les voix féminines ont un rôle déterminant à jouer de par le monde pour contribuer à une plus juste répartition des pouvoirs au sein des sociétés qui aspirent à la liberté, l’égalité, la fraternité sur fond de paix et de prospérité.
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Le 15/03/2022 – Reconnue coupable d’une infraction administrative, la journaliste russe Marina Ovsiannikova a finalement écopé à l’issue de son jugement d’une amende de 30 000 roubles (environ 250 euros au taux actuel) et a été libérée. Elle risque toutefois encore des poursuites au pénal passibles de lourdes peines de prison.