QUI DES DEUX CANDIDATS A L’ELYSÉE SE MONTRE PRÊT A FAIRE PLUS POUR LES FEMMES ?

Lorsque la Fondation des Femmes précise dans un tweet : « 28%, c’est l’écart de salaire entre les femmes et les hommes. Afin de lutter contre les inégalités salariales, une mobilisation générale sur cette problématique est nécessaire. Nous proposons de lancer un Grenelle de l’égalité salariale. » on cherche à savoir quelles sont les promesses de campagne faites en la matière par les deux finalistes à la présidentielle 2022.

Avant d’entrer dans le détail, une première chose saute aux yeux à la lecture des deux programmes concernant l’importance accordée à l’égalité hommes-femmes.
Bien que femme, Marine Le Pen ne se montre pas plus féministe qu’Emmanuel Macron.
On peut même affirmer qu’après avoir fait de l’égalité hommes-femmes la grande cause de son quinquennat, le président sortant qui participait le 7 mars à l’émission « Face aux Françaises » organisée par LCI et ELLE et a affirmé rester fidèle à cette priorité s’il est réélu, part avec un avantage.

Bien que beaucoup reste à faire, des avancées notables ont marqué son quinquennat.

À quoi faut-il s’attendre concernant le travail et l’égalité salariale hommes-femmes ?

Emmanuel Macron s’engage pour sa part, comme le prévoit la loi, à faire appliquer, à partir de 2022, les sanctions financières encourues par les entreprises n’ayant pas adopté de mesures pour réduire l’écart salarial femmes-hommes.
En revanche, pour ce qui relève de l’entrepreneuriat féminin, rien n’est à ce jour évoqué pour encourager les femmes à s’engager dans cette voie.

Toutefois, une des mesures indirectes inscrite dans registre éducation retient l’attention. Partant du constat que les filles sont minoritaires dans les filières techniques et scientifiques de l’enseignement supérieur, E. Macron mise sur la réintroduction des mathématiques en terminale.
Il veut également réformer le lycée professionnel – dont les filles représentent environ 15% des élèves dans les filières de production et 66% dans les métiers de service. L’objectif consiste à orienter les filles vers des filières créatrices d’emplois d’avenir. La mise en place d’une politique de testing – simulation de candidatures de différents profils – systématique serait menée auprès de toute entreprise de plus de 5.000 salariés, afin de soutenir la lutte contre «la discrimination sous toutes ses formes» y compris sexiste.

Marine Le Pen affirme pour sa part défendre l’égalité salariale, sans apporter plus de précisions sur les moyens qu’elle compte mettre en œuvre pour y parvenir.
Il faut donc se contenter de ce qu’elle écrivait dans sa Lettre aux Françaises : « D’une manière générale, j’ai intégré dans mon combat politique d’inciter les femmes à prendre toute leur place dans notre société»

Quant à la promotion de l’entrepreneuriat féminin, elle brille chez elle tout comme chez E. Macron par son absence.

La candidate RN souhaite mettre l’enseignement du français, des mathématiques et de l’histoire au cœur des programmes scolaires et notamment instaurer le port d’un uniforme au primaire et au collège.

Il reste à espérer que les deux prétendants à l’Élysée soient plus diserts lorsqu’ils se trouveront face à face lors d’un prochain débat.
En dehors des questions liées à famille et parentalité, éducation, santé, pouvoir d’achat, retraite… la lutte contre les violences faites aux femmes est incontournable.

Consciente que l’élection d’une femme à la présidence de la République française constituerait une véritable révolution, la candidate du Rassemblement National propose notamment que les harceleurs de rue soient inscrits au fichier des délinquants sexuels.
Elle souhaite que les conjoints ou ex-conjoints auteurs de violences conjugales soient jugés dans les délais les plus brefs possible. Elle propose par ailleurs la création de cellules d’aide aux victimes dans les commissariats, et d’un ministère de la protection de l’enfance.

La conseillère départementale du Pas-de-Calais compte faire des violences conjugales et contre les enfants une «priorité pénale», sans donner davantage de précisions.

Marine Le Pen entend inscrire au fichier des criminels délinquants sexuels toute personne condamnée pour outrage sexiste.
La candidate RN veut que les harceleurs de rue soient inscrits au fichier des délinquants sexuels, et que les «propos à connotation sexuelle» des principaux intéressés soient passibles de prison.
Si elle est élue présidente, Marine Le Pen exigera l’expulsion des étrangers «qui se livrent à des pratiques outrageantes».

Emmanuel Macron prévoit d’augmenter de 200 le nombre d’intervenants sociaux présents dans les commissariats et de développer un système de plainte hors du commissariat, encore balbutiant. Il évoque aussi la possibilité du dépôt de plainte en ligne. L’amélioration des conditions de prise en charge des victimes qui passe par des recrutements, des formations et le renforcement des institutions, figure également en bonne place.

À ce titre, il précise vouloir doubler le nombre d’enquêteurs spécialisés dans les violences intrafamiliales et envers les femmes, pour le faire passer de 2.000 à 4.000 policiers spécialisés.
Emmanuel Macron annonce aussi la création d’un pôle juridictionnel spécialisé et d’un fichier des auteurs de violences conjugales pour améliorer leur suivi et déclencher les alertes nécessaires à la protection des victimes.
Le montant des amendes pour harcèlement de rue sera triplé et atteindra 300 €.

Sans aller jusqu’à dire que les promesses n’engagent que celles et ceux qui les reçoivent, bien d’autres émises par les deux personnalités en lice à l’occasion du second tour de l’élection présidentielle dans d’autres domaines, tout aussi importants, devront vous être rappelées et analysées.

Toutefois, en écho au préambule de cette chronique, Women eLife a arbitrairement choisi, dans un premier temps, de n’aborder succinctement que deux sujets directement liés aux droits des femmes.

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