DES CORDONS DE LA BOURSE TENUS PAR DES FEMMES QUI INVESTISSENT EN ACTIONS

Alors qu’un peu plus de 4 millions de Français détiennent des actions cotées en Bourse et qu’une nouvelle génération mixte de petits porteurs se montre prête à miser sur des valeurs, le site de Boursorama qui est une vitrine des marchés financiers a posé hier une question sonnante et trébuchante.

« Bourse : quelle baisse du CAC 40 si Marine Le Pen gagne dimanche ? »
Curieux tout de même que la question concernant une éventuelle victoire d’Emmanuel Macron n’ait pas été posée en même temps.

Quoi qu’il en soit, cette approche du sujet témoigne du climat d’incertitude qui règne en cette fin de semaine pour bien des raisons, la méfiance se trouvant exacerbée à l’approche du résultat du second tour de l’élection présidentielle.

Au dire d’un spécialiste, en l’occurrence rédacteur en chef du Revenu, la baisse pourrait atteindre 15 % lors des prochaines séances.
Mais il n’y a là rien de dramatique. Quel que soit le résultat, une élection n’a d’impact qu’à court terme.
En réalité, ce sont surtout les décisions qui seront prises sur un certain nombre de sujets brûlants au niveau national et international et la composition même du gouvernement qui peuvent avoir des conséquences.

Pour s’en convaincre, il suffit de faire un petit retour en arrière et de rappeler ce qui s’est passé lors de l’élection de François Mitterrand en 1981.
La Bourse de Paris a certes chuté dans les premiers jours qui ont suivi, avant d’enregistrer par la suite une longue et véritable flambée des cours.
Quoi qu’il en soit, compte tenu du climat actuel sur le plan économique au niveau mondial ( inflation, taux d’intérêt, tensions géopolitiques, matières premières, crise écologique, crise sanitaire…), la prudence reste de mise.

Mais quel est donc le profil des petits porteurs d’actions ?
Les données communiquées en 2019, montraient qu’il s’agissait généralement d’hommes de plus de 45 ans, cadres supérieurs ou qui exercent une profession indépendante. La majorité d’entre eux gagnant plus de 3 000 € par mois.

Toutefois, des femmes qui sont des épargnantes comme les autres ont pris goût aux placements financiers.
Selon une étude réalisée en 2022 par eToro, près de 8 femmes sur 10 qui effectuent des placements investissent jusqu’à près d’un tiers de leur revenu net mensuel. Une majorité de ces investisseuses le font depuis plus de 3 ans.

Outre l’arrivée plus d’un million de nouveaux investisseurs, constatée par l’Autorité des marchés financiers, une étude réalisée auprès de 9 500 femmes investisseurs particuliers montre que la chose n’est plus réservée aux hommes.

Le magazine Mieux Vivre votre argent précise que parmi celles qui investissent en France, 52% le font au moins une fois par mois et 79% investissent jusqu’à près d’un tiers de leur revenu net mensuel.
Rien de neuf en réalité lorsqu’on sait que 22,7% de ces femmes ont commencé à investir il y a plus de 10 ans et globalement il y a plus de 3 ans pour 61% d’entre elles.
Une très grande majorité d’entre elles, 86,5%, considèrent que l’investissement fait partie de la gestion des finances d’un ménage.

Les femmes se plaignent surtout du manque d’information dont elles disposent pour faire leurs choix en termes d’investissements. 13% estiment ne pas savoir où trouver des informations crédibles, tandis que 22 % d’entre elles affirment ne pas savoir dans quoi investir. Par ailleurs, le fait de ne pas avoir un capital suffisamment élevé reste un frein important, dans un contexte économique de crise, et où l’aversion au risque, déjà prégnante en France en termes d’investissement, s’amplifie.

« Pour 10% des sondées, c’est ainsi trouver de l’argent à investir qui se révèle être la chose la plus difficile en matière d’investissement », précise l’étude. Par ailleurs, s’il ne représente pas un des principaux freins à l’investissement chez les femmes, le manque de confiance en soi (6%) demeure un élément suffisamment significatif pour être souligné.

La revue Capital qui n’en perd pas une, confirme néanmoins que de plus en plus de femmes sont actives en Bourse.
Il est à ce titre intéressant de savoir en quoi leur style d’investissement se distingue de celui des hommes.
Une experte fait le constat suivant : “Nos utilisatrices sont particulièrement attirées par l’investissement dans les secteurs en lien avec la technologie et l’innovation. Les deux valeurs dans lesquelles elles investissent le plus depuis le début de l’année sont Tesla et Apple”.
Les hommes privilégient pour leur part l’industrie, l’énergie et l’automobile (ASML, EDF et Mercedes).

Les femmes éprouvent une notable attirance pour les valeurs qui relèvent du secteur luxe. La présence de LVMH et Hermès dans la liste “montre que les femmes s’intéressent de près à la mode et au luxe, secteur absent du top 10 des actions dans lesquelles investissent le plus les hommes”.

Enfin, il est intéressant et réconfortant de savoir que les femmes ont tendance à investir dans des valeurs plus respectueuses de l’environnement et socialement responsables. A contrario, les hommes s’intéressent davantage à des valeurs bien moins vertes ou respectueuses de l’environnement.

Lundi 25 avril au matin, des femmes et des hommes vont se pencher très sérieusement sur leurs investissements et autres cours de Bourse, mais après avoir fait une bonne action tendance citoyenne.

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