Alors qu’un tiers du Pakistan qui s’étend sur 796 095 km² est actuellement sous les eaux en raison des inondations dues aux pluies de mousson qui affectent 33 millions d’habitants et ont provoqué la mort d’au moins 1 136 personnes, l’Inde qui subit également les graves conséquences du réchauffement climatique doit faire face à d’autres défis liés notamment à l’accès à l’eau.
C’est la raison pour laquelle des femmes habitant dans l’État aride du Rajasthan, voisin du Pakistan, au nord de l’Inde, également touché par le réchauffement climatique ont mené combat pour obtenir l’accès à l’eau au robinet dans leurs maisons.
Il est vrai qu’en 2018, un rapport de l’Institut national pour la transformation de l’Inde (NITI) Aayog, un groupe de réflexion gouvernemental, soulignait qu’environ 200 000 Indiens meurent chaque année en raison d’un accès insuffisant à l’eau potable.
Compte tenu des difficultés rencontrées pour se procurer de l’eau , Suraj Prajapati, 36 ans, mère de deux enfants et un groupe de plus de 10 autres femmes de son quartier sont entrées en croisade afin d’ obtenir que des mesures soient prises pour répondre à l’indispensable besoin d’accès à l’eau au robinet.
Fort heureusement pour ces femmes, leurs revendications rejoignaient un projet du Premier ministre Narendra Modi. En août 2019, conscient de la situation, ce dernier avait annoncé un plan visant à raccorder tous les ménages ruraux à l’eau courante d’ici 2024, un objectif majeur de son deuxième mandat.
Dans le cadre de la mission dénommée Jal Jeevan, et en partenariat avec l’UNICEF, les femmes ont finalement bénéficié de l’adduction en eau chez elles en 2020 . Elles font depuis partie des nombreux ménages couverts alors que le gouvernement à lancé de nombreuses opérations pour respecter son engagement.
Selon les données du gouvernement fédéral, plus de 52 % des 191 millions de ménages indiens avaient accès à l’eau du robinet au 30 août 2021, contre seulement 16 % en août 2019, lorsque Modi a annoncé son intention d’engager les travaux destinés à fournir de l’eau courante aux maisons rurales.
Trois des 28 États du pays ont déjà raccordé tous les ménages à l’eau du robinet, et 15 autres ont atteint plus de la moitié de leur objectif. Seul le Rajasthan, accuse du retard, seul un quart de ses 10 millions de foyers ruraux bénéficiant du raccordement au réseau.
À Karansar, l’un des nombreux villages voisin qui n’a pas encore accès à l’eau courante, les femmes et les jeunes filles passent encore des heures à transporter des jerricans et pots.
Ce besoin d’accès à l’eau courante peut nous sembler superflu dans nos pays développés. Et que des femmes se mobilisent en Inde autour de cette question nous surprendre.
Pourtant, si le réchauffement climatique n’empêche pas d’avoir de l’eau aux robinets dans nos pays développés, chacun doit être conscient des conséquences du réchauffement climatique.
Canicule, manque de précipitations, baisse du niveau des nappes phréatiques et des cours d’eau, fonte des glaciers, désertification… sont autant de phénomènes qui exigent d’entreprendre une meilleure gestion des ressources en eau, sources de vie !
Si la situation que subissent Pakistan, Inde et nombre de pays d’Afrique en proie à la désertification et autres catastrophes naturelles n’a rien de comparable avec ce que nous connaissons aujourd’hui et nous vaut quelques restrictions en termes d’usages de l’eau sur le plan domestique : agriculture, industrie, loisirs, refroidissement des centrales nucléaires dépendent de cette ressource.
Le changement climatique que nous ne pouvons plus ignorer a valeur d’avertissement.