L’ascension des femmes à des postes clés en politique, économie, ainsi que dans le secteur social et environnemental, au niveau national comme international, ne peut échapper à votre sagacité.
À ce titre, la proposition de la Première ministre, Elisabeth Borne, qui peut être interprétée comme une forme de solidarité féminine, de nommer Marie-Anne Barbat-Layani en qualité de présidente de l’AMF, retenue par le chef de l’État, mérite l’attention.
L’acronyme de l’institution dont il est question, ne doit pas induire en erreur, puisqu’il ne s’agit pas de l’Association des maires de France, mais de l’Autorité des marchés financiers.
La Présidente de l’Assemblée nationale et le Président du Sénat ont été saisis de ce projet de nomination, afin que la commission intéressée de chacune des assemblées se prononce dans les conditions prévues par le cinquième alinéa de l’article 13 de la Constitution.
Marie-Anne Barbat-Layani, actuelle secrétaire générale de Bercy, succèderait ainsi à Robert Ophèle dont le mandat a pris fin le 31 juillet 2022, Jean-Claude Hassan, membre du Collège de l’AMF, ayant assuré la présidence par intérim de l’autorité.
Cette énarque, qui a jusqu’ici occupé d’importantes fonctions dans le secteur bancaire privé et les institutions publiques, deviendrait la première femme à occuper le poste de présidente de l’AMF.
Pour comprendre l’ampleur de sa mission, sans doute faut-il rappeler celles dévolues à l’Autorité des marchés financiers :
• informer les épargnants via son site internet et un accueil téléphonique,
• proposer un dispositif de médiation pour résoudre à l’amiable des différends qui opposent les épargnants à leur intermédiaire financier ou à une société cotée,
• veiller au bon déroulement des opérations financières et à la transparence de l’information,
• réglementer les produits d’épargne collective, les professionnels de la finance et les marchés financiers,
• surveiller les marchés et dispose d’un pouvoir d’enquête et de contrôle pouvant donner lieu à une procédure de sanction en cas de manquement.
Autant dire que la tâche à remplir s’inscrit dans un contexte économique et financier particulièrement ébranlé, face à une inflation galopante, des marchés des taux sous haute tension, des places boursières en pleine tempête, un euro qui n’est pas au mieux de sa forme, sans parler des difficultés rencontrées par les Français pour savoir comment protéger au mieux leur épargne.
Le tout sur fond d’une guerre en Ukraine dont on peine à discerner l’épilogue, ou encore les incertitudes que laisse planer l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite dans plusieurs pays européens.
C’est donc dans ce contexte, que l’Autorité des marchés financiers (AMF) une autorité publique indépendante considérée comme le gendarme boursier français, se doit de veiller à la protection de l’épargne investie en produits financiers, à l’information des investisseurs et au bon fonctionnement des marchés.
Marie-Anne Barbat-Layani, 55 ans, se déclare sur son compte Linkedin passionnée par « la régulation financière, l’Europe, la transformation, le développement durable ».
Des sujets d’intérêt opportuns au vu des enjeux qui devraient occuper son mandat : réglementation européenne des cryptoactifs, tandis que les États-Unis accélèrent sur le sujet, accompagnement de la montée en puissance de la finance durable et la lutte contre le « greenwashing » dans ce domaine.
En 2016, alors qu’elle était à la tête de la FBF elle avait précisé à la Tribune de l’économie: « Il y a bien sûr l’immense sujet de la technologie de stockage Blockchain, qui suscite beaucoup de fantasmes, mais ouvre aussi des potentialités ».
Concernant l’essor des fintech, elle s’était exprimée en faveur d’une réglementation qui « protège les épargnants et les investisseurs ».
Women eLife profite de cette information pour indiquer qu’un poste reste à pourvoir.
La première mandature de la Commission Climat et Finance Durable (CCFD) arrivant à son terme mi- octobre 2022, l’Autorité des marchés financiers (AMF) lance un appel à candidatures en vue de son renouvellement.
Créée en juillet 2019, cette commission est composée de personnes sélectionnées pour leur expertise et leur représentativité des différents segments du marché et des membres de la société civile.
Le rôle de la CCFD est d’assister l’AMF dans la conduite de ses missions de régulation et de supervision sur les thématiques liées au risque climatique et à la finance durable.