Telle est la conclusion qu’il est possible de tirer de l’étude que vient de publier l’Office européen des brevets (OEB) au sujet de la place des femmes dans l’univers des inventions.
De quoi justifier que cette chronique démarre avec un jeu qui vous évitera de vous creuser la tête, Women eLife ayant la délicatesse de vous fournir, sans plus attendre, les bonnes réponses.
Sans être exhaustif compte tenu du nombre de femmes inventrices dont vous n’avez peut-être jamais entendu parler, prenons quelques exemples.
Melitta Bentz a inventé en 1908 le filtre à café et obtenu un brevet pour son idée révolutionnaire.
Josephine Cochrane a pour sa part inventé le premier lave-vaisselle automatique à succès commercial en 1886 en utilisant sa connaissance approfondie des systèmes hydrauliques.
Catia BastioliCatia Bastioli a trouvé en 2007 un moyen de développer des plastiques biodégradables.
Katalin Karikó a développé un moyen de modifier l’acide ribonucléique messager pour une utilisation sûre dans le corps humain, ouvrant la voie à son utilisation dans le COVID-19 et d’autres vaccins, ainsi que des thérapies prospectives pour le cancer et les maladies cardiaques.
Cette sélection arbitraire d’inventrices, ne peut toutefois masquer une réalité que révèle l’étude de l’OEB, en constatant que les femmes ne représentent que 13,2 % des inventeurs européens déposant des demandes de brevets.
La part des femmes inventrices en Europe est inférieure à celle enregistrée aux États-Unis (15%), en Chine (26,8%) et en Corée du Sud (28,3%)
Alors qu’en France, seulement un inventeur sur six est une inventrice, ce qui place notre pays en 13e position, les pays européens qui affichent la plus forte proportion de femmes inventrices sont la Lettonie, le Portugal, la Croatie, l’Espagne et la Lituanie. L’Allemagne, le Liechtenstein, le Luxembourg et l’Autriche occupent le bas du classement.
Le secteur de la chimie rassemble le plus grand nombre de femmes inventrices ; les universités se distinguent par un taux de femmes inventrices supérieur à celui des entreprises privées.
Comment expliquer les causes probables et parfois «complexes» de ces disparités de genres dans l’univers de l’invention, synonyme d’innovation et de progrès ?
Bien que le taux de femmes inventrices en Europe,, ait progressé au cours des dernières décennies, en passant de seulement 2 % à la fin des années 1970 à 13,2 % en 2019, un fort écart entre les sexes subsiste.
Ce que déclare Claude Grison à qui l’on doit une méthode utilisant les plantes pour extraire les éléments métalliques des sols pollués, puis utilise ces éléments comme « écocatalyseurs » pour fabriquer de nouvelles molécules destinées aux industries chimiques, pharmaceutiques et cosmétiques est significatif : «On constate un manque de femmes dans les sciences dures comme les mathématiques, la physique, l’informatique… Alors que c’est là où il y a le plus d’inventions !».
Cette inventrice française, lauréate du Prix de l’inventeur européen 2022, reconnaît la conséquence d’une tendance de fond lorsqu’elle précise: » Les femmes n’occupent pas forcément des postes à responsabilité majeure, n’ont pas un tempérament naturel à s’imposer, vivent dans des normes socio-culturelles qui ne leur donnent pas vraiment confiance… En additionnant tout cela, oui, il est difficile aujourd’hui d’être une femme et d’innover»,
Quoi qu’il en soit, pour António Campinos, Président de l’OEB : » L’étude qui a été réalisée apporte un nouvel éclairage sur la contribution des femmes à l’innovation technologique et sur les lacunes à combler pour exploiter pleinement le potentiel des femmes inventrices en Europe. Elle montre que même si des progrès ont été réalisés au cours des dernières décennies, des efforts restent à faire pour une plus grande inclusivité dans le domaine des brevets. Promouvoir les femmes dans les sciences et l’innovation reste un défi majeur pour l’Europe, alors même qu’il s’agit d’un élément clé de sa durabilité et de sa compétitivité futures. »
Sans vous demander d’inventer, à l‘instar de VantVeerPromoLaura van ‘t Veer, un test génétique du cancer du sein, ou encore d’utiliser, comme Sumita Mitra, la nanotechnologie pour mettre au point une charge dentaire à base de nanomatériaux qui offre une résistance à l’usure et une esthétique améliorées, bien d’autres inventions salutaires dans de multiples domaines restent possibles.
A défaut d’incarner une Hedy Lamarr, inventrice du Wi-Fi, Mesdemoiselles, Mesdames, c’est à vous de jouer !
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