À NEW-YORK LES INFIRMIÈRES EN MILIEU HOSPITALIER ONT ÉTÉ ÉCOUTÉES ET ENTENDUES

On aimerait croire que ce qui se passe de bien aux États-Unis, du moins dans certains domaines, finit tôt ou tard par traverser l’Atlantique.

C’est la raison pour laquelle, les yeux ouverts sur le monde, Women eLife choisit de mettre un coup de projecteur sur la plus grande grève des infirmières à New-York qui, depuis des décennies, dénoncent les difficultés auxquelles elles se heurtent.
La dernière en date a commencé lundi matin après que les hôpitaux et le syndicat de la profession d’infirmier, n’aient pas réussi à parvenir à un accord après quatre mois de négociations contractuelles.

Après avoir défilé en portant des bonnets, des foulards et des gants rouges, tout en tenant des pancartes sur lesquelles était écrit : « En grève pour de meilleurs soins aux patients », plus de 7 000 infirmières de deux hôpitaux de New-York, ont finalement obtenu satisfaction.
Elles reprendront le travail jeudi après avoir conclu des accords qui prévoient l’augmentation de leur salaire et l’amélioration de leurs conditions de travail.

Elles faisaient avant tout valoir le caractère indispensable de meilleurs ratios patients / personnel infirmier.

L’accord qui a été signé prévoit donc une augmentation de salaire de 19,1%, la création de plus de 170 nouveaux postes d’infirmières et une couverture des soins de santé pour les infirmières éligibles.

Nancy Hagans, présidente du syndicat, a déclaré dans un communiqué : « Aujourd’hui, nous pouvons reprendre le travail la tête haute, sachant que notre victoire signifie des soins plus sûrs pour nos patients et des emplois plus durables pour notre profession. »

Il est vrai que la situation devenait inextricable.
Les infirmières des unités de soins intensifs des deux hôpitaux déclarant avoir été dans l’obligation de s’occuper de trois patients gravement malades à la fois, alors que les patients auraient dû recevoir des soins individuels.
Dans les salles d’urgence bondées, les infirmières ont souligné avoir dû prendre en charge jusqu’à 15 patients simultanément dans des conditions inacceptables.

Difficile de susciter des vocations lorsqu’on prend connaissance de divers témoignages d’infirmiers et infirmières.
« Nous quittons la profession en masse parce que nous rentrons chez nous avec un préjudice moral », a déclaré Benny Mathew, infirmier des urgences de Montefiore depuis dix ans.
Avant l’annonce de la fin de la grève, il avait tenu à préciser : « Nous rentrons chez nous en pleurant parce que nous ne sommes pas en mesure de répondre aux besoins de nos patients. »

Celui de Kavita Paltoo, 36 ans, qui travaille dans l’unité d’AVC et est au Mont Sinaï depuis six ans est révélateur.
Elle décrit des charges doubles et même triples pour les infirmières des soins intensifs et des unités de soins intensifs, et précise travailler généralement par quarts de 14 heures sans pause déjeuner.

Elle déclare : « Nous donnons simplement des médicaments et passons au patient suivant » et ajoute :« Nous ne fournissons pas de soins de qualité. Nous ne sommes pas en mesure d’écouter le patient. »

La situation décrite par le personnel infirmier dans ces hôpitaux de New-York fournit l’occasion de rappeler que les infirmières travaillant en France, en milieu hospitalier, sont confrontées à des problèmes identiques.

Qu’il s’agisse de l’attractivité de la profession d’infirmière, du manque de personnel comme des conditions de travail et de salaire, au regard des contraintes récurrentes qu’impose l’exercice de ce métier, il y a urgence.

Toutefois, si les infirmières américaines exerçant dans deux hôpitaux de New-York sont parvenues à un accord, pourquoi ne pas imaginer que la reconnaissance de leurs légitimes revendications trouve sa traduction dans le milieu hospitalier en France ?

Infirmière est un très beau métier dont il convient d’admettre le caractère aussi indispensable que dévoué dans le cadre d’une politique hospitalière de soins publique comme privée responsable.

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