Women eLife ne sait si le mouvement #NousToutes connaîtra, les 8 et 9 juillet, un vif succès, le cinquième anniversaire de ce mouvement féministe devant donner lieu à Paris, à des conférences-débats, tables rondes, ateliers pratiques et artistiques, formations militantes, animations, concerts, shows, jeux, et présence d’invité·es.

En attendant, Women eLife revient avec une précision horlogère sur la journée de grèves des femmes suisse qui s’est déroulée le 14 juin et a réuni des dizaines de milliers de personnes dans tout le pays. Bien que la foule n’ait pas été aussi nombreuse qu’en 2019, ce jour de grève féministe, n’a pas été un flop.

Alors que les femmes étaient dans la rue, le Parlement a tenu un débat spécial sur l’égalité avec au menu, les questions d’égalité salariale, de discrimination basée sur le genre, de harcèlement sexuel qui a mis en évidence les dissensions entre élues de droite et élues de gauche.
Au final, aucune décision spectaculaire n’ayant été prise, d’où une poursuite des actions pour l’obtention d’une égalité des droits.

À cet égard, le mouvement de grève de femmes salariées qui a eu lieu récemment dans une entreprise française mérite d’être rappelé.

La grève au sein de Vertbaudet fondée en 1963 à Tourcoing (Nord),initialement spécialisée dans la vente à distance de produits pour les jeunes enfants et leurs mères, rachetée successivement en 2013 et 2021 par les fonds d’investissement Alpha et Equistone, n’a pas été sans effets.

Après plus de deux mois de grève, la première en 60 ans, les femmes salariées de cette entreprise ont enfin obtenu satisfaction sur une grande partie de leurs revendications.
Les négociations ont en effet débouché sur une augmentation générale pour l’ensemble des ouvriers du groupe allant de 90 à 140 euros net par mois – l’embauche de 30 intérimaires en CDI – l’abandon des de toutes les sanctions à l’encontre des salariées grévistes
L’accord entre la direction et les représentants de la CGT qui a mis fin à la grève le 2 juin, constitue une victoire symbolique pour toutes les femmes précarisées par des emplois sous-payés.

Alors, de quoi sera t’il question lors du week-end de mobilisation organisé par le mouvement #NousToutes ?

Des attaques violentes de plus en plus nombreuses, contre les personnes lgbtqia+ qui ont lieu en France.

Des 85% des personnes transgenres agressées au cours de leur vie.

Des actes anti-LGBT+ en hausse de 28% en 2021. Des agressions physiques recensées tous les 2 jours à l’encontre de personnes lgbtqia+ en 2022, par SOS Homophobie.

De la PMA qui n’est toujours pas accessible pour toutes et demeure particulièrement difficile d’accès pour les femmes handi et/ou racisées.

Et plus globalement, ce mouvement ne cessera jamais de livrer le combat pour que chacun·e ait les mêmes droits.

L’occasion de conclure avec le film documentaire de Sébastien Lifshitz : « L’histoire de la Casa Susanna » diffusé hier soir sur Arte.
Ce dernier retrace l’histoire de la première communauté clandestine de travestis sous le maccarthysme des années 50-60 aux États-Unis.
Basée aux pieds des Catskills, dans l’Etat de New-York, Casa Susanna est tirée du nom de la fondatrice des lieux et du premier réseau clandestin de travestis.
Réalisé à partir de photos amateurs, l’histoire méconnue d’une communauté d’hommes travestis et de personnes transgenres dans l’Amérique des années 1950-1960, permet de se rendre compte du vécu de ces pionnières de la transidentité.

Le montage de « Casa Susanna » met également en scène des actrices qui interprètent remarquablement des rôles clés, qu’il s’agisse entre autres de Nicole Kidman, Meryl Streep, Juliane Moore.

Katherine Cummings, pionnière de la lutte pour les droits LGBTQ+, peut remercier Sébastien Lifshitz d’avoir su traiter avec force et élégance un sujet tabou.

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