En cette veille de période estivale, Women eLife qui prête entre autres attention aux exploits sportifs féminins, a voulu tirer un coup de chapeau à deux femmes.

Tout d’abord en précisant que les exploits et performances dont il est question dans cette chronique, ne se situent ni au même niveau ni sur le même terrain.

Après vous avoir entraîné aux 24H du Mans avec de très jeunes femmes aux commandes de bolides, puis avoir cherché à vous sensibiliser sur la pratique du cricket, alpinisme et football figurent au programme.

Tout d’abord, avec Sophie Lavaud, une Française qui a atteint, du haut de ses 55 ans, des sommets en alpinisme. Ensuite, avec Salma al-Majidi, une Soudanaise, révélation est apportée de la première femme arabe reconnue par la FIFA en qualité d’entraîneuse des joueurs de football de son pays.

Commençons par des exploits à haute altitude pour retenir le dernier en date.

Tout a commencé pour Sophie Lavaud en 2004 avec l’ascension du Mont-Blanc.

Et dés 2012, vont s’enchainer le Shishapangma, en Chine, culminant à 8027 mètres, puis le Cho Oyu, au Tibet, à 8188 mètres d’altitude.

Le parcours ascensionnel fait de défis, allait ensuite conduire cette femme à gravir l’Everest (8849m), le Gasherbrum II (8035m), le Makalu (8485m), le Broad Peak (8051m), le K2 (8611m), l’Annapurna I (8091m), le Kangchenjunga (8586m), le Gasherbrum I (8068m), le Dhaulagiri (8167m), le Lhotse (8516m), le Manaslu (8163m) et enfin – sauf à ce qu’il en reste encore sur la liste – le Nanga Parbat à 8 126 mètres d’altitude.

Vous noterez au passage que perché à une telle altitude, possibilité est donnée de garder le contact.
Preuve en a été apportée, puisque c’est sur Instagram que le message relatif au succès de l’expédition menée par une équipe composée de 20 alpinistes sur les terres pakistanaises a été envoyé et reçu, mardi 26 juin, photos à l’appui via ce réseau social.
Avant de reprendre sa respiration, Women eLife tenait à saluer cette indéniable victoire d’une femme ayant su atteindre 14 des plus hauts sommets en 11 ans.

Dans un tout autre domaine sportif, un succès touche cette fois à la performance d’une femme soudanaise dans l’univers du football.

En raison de sa passion pour ce sport et de sa vocation, Salma al-Majidi s’est formée, a passé des diplômes pour devenir l’entraîneuse des clubs masculins de deuxième ligue Al-Sasr, Al-Mourada, Al-Nahda et Nile Halfa, ces deux derniers clubs terminant premiers de leurs championnats locaux.
En 2018, elle est ainsi devenue officiellement la première entraîneuse d’une équipe de football masculine à Al-Gadaref à l’est de Khartoum.

Après avoir entraîné les moins de 13 ans puis les moins de 16 ans du club Al-Hilal, à Omdourman, la plus grande ville du pays où elle est née, Salma al-Majidi, est la première femme à entraîner des équipes masculines de football dans le monde arabe, avec lesquelles de nombreuses victoires ont été remportées.

Par ailleurs, la loi islamique ayant interdit le football féminin au Soudan* depuis 1983, ce n’est qu’après la révolution de 2019 au Soudan, que le premier tournoi de football féminin a pu être organisé.

À la tête de l’équipe nationale féminine de football du Soudan, créée en 2021, Salma al-Majidi a préparé le championnat féminin du CECAFA (Championnat d’Afrique de l’Est et du Centre) 2022 avec ses joueuses.

Atteindre des sommets comme s’imposer sur un terrain paraissant ne devoir être occupé que par des hommes, confirme que les femmes sont en mesure de mettre à bas bien des préjugés en termes de volonté et de performance.

Prendre de la hauteur sans se laisser impressionner, résume sans doute ce qui doit inspirer tout parcours d’une vie personnelle comme professionnelle de femme. Une formule propre à rendre caduques les vieux restes de tabous.

NB: En raison du sujet abordé dans cette chronique, Women eLife précise avoir délibérément occulté le grave conflit armé qui a lieu au Soudan et fait de nombreuses victimes civiles. Selon les observateurs des Nations Unies présents dans la région occidentale du Darfour, au Soudan, les conflits et les troubles ont déclenché des violences sexuelles contre les femmes. Par ailleurs, beaucoup de ceux qui ont fui la région vers le Tchad voisin, disent qu’il y a eu un effondrement complet de la loi et de l’ordre, permettant davantage d’attaques contre les femmes.

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