EN IRAN RIEN N’A CHANGÉ : RETOUR SUR UNE CHRONIQUE DU 30 JUIN 2009 (podcast)

À l’époque où la chronique intitulée : « FAUT-IL S’ATTENDRE A D’EVENTUELLES SANCTIONS ECONOMIQUES CONTRE L’IRAN ? » a été enregistrée par une jeune journaliste iranienne et diffusée sur AWI une webradio dirigée par Patrick Gorgeon, Women eLife qui a vu le jour en 2017, n’était encore qu’un projet.

Toutefois, au regard des dramatiques évènements qui font la une de l’actualité entre autres au Proche et Moyen-Orient, il m’a semblé particulièrement intéressant de rappeler ce qui préoccupait déjà concernant la situation et position de l’Iran.

Cette chronique posait d’emblée une question pertinente :
Avec quel Iran les pays européens devront-ils traiter dans les semaines à venir ?

Le président ultra-conservateur, Mahmoud Ahmadinejad venait d’être réélu grâce à un scrutin très contesté.
Depuis l’annonce du vote, le pays baignait dans une ambiance sécuritaire et violente. Les manifestants descendaient de moins en moins dans la rue par peur des représailles, et les grandes villes étaient toujours quadrillées par les bassiji.

Durant les dernières semaines de ce mois de juin 2009, ces milices armées étaient au cœur des affrontements avec les manifestants qui avaient fait officiellement une vingtaine de morts.

D’après les chiffres de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) en relation avec les familles sur place, plus de 2000 personnes avaient été arrêtées, dont des militants des droits de l’homme, des journalistes et des étudiants, sans parler d’une centaine de disparus.

Dans ce contexte, les relations diplomatiques avec certains pays européens se sont dégradées.

À tel point que les ministres de affaires étrangères des pays du G8, réunis en Italie, avaient demandé la fin des violences et invité le pouvoir iranien à respecter en particulier le « droit d’expression ».

La Grande-Bretagne s’était alors vu accusée par Téhéran d’avoir fomenté les manifestations des Iraniens contre le résultat des élections. Neuf employés iraniens de l’ambassade britannique avaient été arrêtés dans un premier temps, avant que cinq d’entre eux soient libérés.

De son côté le Guide suprême iranien, Ali Khamenei, avait visé directement l’Europe et les Etats-Unis en critiquant « leurs remarques idiotes sur l’Iran ».

A son tour, le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi avait évoqué de possibles sanctions, qui pourraient être prises à l’encontre de l’Iran, lors du prochain sommet du G8, qui allait se tenir en Italie du 8 au 10 juillet, cette année là.

La chronique soulevait également deux autres questions qui n’ont rien perdu de son actualité :

Quelle serait la nature de ces sanctions ?
Les pays européens sont-ils vraiment prêts à prendre de nouvelles mesures contre l’Iran ?

L’Iran était mentionné comme un partenaire de poids pour l’Union européenne. Les exportations des pays européens vers ce pays s’élevaient à 14,1 milliards d’euros en 2008. Pour la France, il s’agissait avant tout de vendre ses automobiles, Peugeot et Renault sont bien implantés en Iran et représentent 55% de ses exportations.

En ce qui concerne les importations également, l’Europe comptait sur l’Iran comme fournisseur éventuel d’énergie en cas de nouveaux problèmes d’approvisionnement avec le gaz Russe.

Par ailleurs, les sanctions économiques déjà imposées à l’Iran depuis près de 30 ans par les Etats-Unis n’avaient pas empêché les dirigeants du pays d’adopter une ligne plus conservatrice.

Déjà des voix s’élevaient dans la société civile iranienne. La lauréate du prix Nobel de la paix, Shirin Ebadi, avait estimé à l’époque que des sanctions économiques porteraient davantage atteinte à la population qu’au régime, suggérant plutôt l’adoption de sanctions politiques contre l’Iran.

La chronique audio que vous êtes invité(e)s à écouter, vise à apporter la vivante démonstration que Women eLife a une grosse mémoire et que l’histoire bégaie.

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