En décernant, vendredi 6 octobre, le prix Nobel de la paix 2023 à Narges Mohammadi, journaliste iranienne, pour son combat contre l’oppression des femmes en Iran, mais aussi pour sa lutte en faveur des droits de l’homme et la liberté pour tous, le comité Nobel norvégien ne pouvait imaginer à quelle nouvelle explosion de violence il allait être donné d’assister, dés le lendemain.
Car, le 7 octobre, les actes criminels innommables perpétrés par le Hamas, groupe terroriste, dans le cadre de l’opération Déluge Al-Aqsa, en territoire israélien, ont par leur barbarie avérée, bouleversé le monde entier.
Quant à la réplique vengeresse et aveugle menée par l’armée israélienne, sur la bande Gaza, qui a d’ores et déjà entraîné la mort de milliers d’innocentes victimes civiles palestiniennes parmi lesquelles un grand nombre de femmes et d’enfants, cette dernière est tout aussi monstrueuse et condamnable.
Face à la multiplication des conflits armés qui engendrent des catastrophes humanitaires au Proche-Orient, au Moyen-Orient, en Ukraine, mais aussi en Afrique, la lauréate du prix Nobel de la Paix ne peut que douter des possibilités de satisfaire la légitime ambition qu’elle incarne.
D’autant que pour Narges Mohammadi qui a subi de multiples détentions et emprisonnements au cours des deux dernières décennies en raison de son militantisme en faveur des droits humains en Iran et reste incarcérée à la prison d’Evin, à Téhéran, pour son plaidoyer, l’actualité iranienne confirme la nécessité de garder le cap vers la liberté.
Or, samedi 28 octobre, on a appris qu’Armita Geravand, une lycéenne iranienne de 16 ans, ayant été blessée lors d’une altercation avec des responsables de la police des mœurs dans le métro de Téhéran, parce qu’elle ne portait pas correctement un foulard, était décédée à l’issue d’un mois dans le coma.
Son cas rappelle celui de Jina Mahsa Amini, cette Kurde de 22 ans, décédée alors qu’elle était sous la garde de la police des mœurs. Le féminicide d’Amini avait déclenché un soulèvement dans tout le pays sous le slogan « Jin, Jiyan, Azadî » (Femme, Vie, Liberté).
L’état de déstabilisation de nombreuses régions du monde entretenu par différentes formes de fanatismes, a de quoi susciter l’inquiétude des pays occidentaux qui en mesurent les risques récurrents.
Face à l’impossibilité d’apporter des remèdes à tous les dramatiques évènements ( guerres, catastrophes naturelles…) qui ont parfois lieu en même temps et, mettent en péril de trop nombreuses vies humaines, force est de reconnaître qu’avec la meilleure volonté du monde, la seule détention du prix Nobel de la paix, ne permet pas de résoudre tous les problèmes.
Toutefois, personne ne peut nier que le pacifisme, ce courant de pensée qui préconise la recherche de la paix internationale par la négociation, le désarmement, la non-violence, se doit plus que jamais d’être promu.
Aussi, Narges Mahammadi, journaliste iranienne, prix Nobel de la paix 2033, incarnation de ce message de portée mondiale, se doit-elle d’être libérée.
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