LOULIA NAVALNAÏA POURSUIVRA LE COMBAT DE SON MARI ALEXEÏ NAVALNY

L’information émanant de la branche régionale du Service pénitentiaire fédéral (FSIN), relayée par l’agence de presse russe Tass, indiquant que le blogueur Alexeï Navalny, est tombé malade après une promenade, et que le personnel a tenté de le réanimer sans succès, a tout d’une fake-news.

Le Kremlin a beau déclarer lundi qu’il n’a « rien à ajouter », et nier toute implication dans la mort de Navalny, la disparition du principal opposant à Vladimir Poutine, qui s’est imposé comme la seconde personnalité politique de Russie, ne peut rester sans écho.

Surtout lorsque Ioulia NavalnaÏa, son épouse âgée de 47 ans comme son défunt mari, déclare qu’en « tuant Alexeï », Poutine a « tué la moitié de moi, la moitié de mon cœur et de mon âme ». Toutefois, elle tient à souligner :  » J’ai encore l’autre moitié qui me dit que je n’ai pas le droit d’abandonner. »

Dans une séquence vidéo d’une durée de 9 minutes, diffusée ce lundi sur les réseaux sociaux, Ioulia NavalnaÏa annonce s’engager à poursuivre le travail politique de son défunt mari et appelle les Russes à se rassembler autour d’elle pour lutter pour une Russie libre.

«Je vous appelle à rester à mes côtés. Pour partager non seulement le chagrin et la douleur sans fin… Je vous demande de partager avec moi la rage, la fureur, la colère, la haine envers ceux qui osent tuer notre avenir. »

Intervenir ainsi publiquement est une première pour cette femme qui, pendant des années, a évité la publicité, accordant rarement des interviews aux médias.

Elle s’est néanmoins tenue aux côtés de son mari alors qu’il galvanisait les manifestations de masse en Russie, l’a emmené hors du pays alors qu’il gisait dans le coma après un empoisonnement et est retourné à Moscou avec lui par défi.

Navalnaya qui a vu son mari pour la dernière fois il y a deux ans, vivait depuis à l’étranger afin de protéger ses deux enfants des retombées du travail politique d’AlexeI.

Navalnaya accuse les autorités russes d’avoir assassiné son mari, d’avoir caché son corps et d’avoir attendu que les traces de l’agent neurotoxique Novitchok en disparaissent.

« Je n’aurais pas dû être dans cet endroit, je n’aurais pas dû enregistrer cette vidéo. Il aurait dû y avoir une autre personne à ma place. Mais cette personne a été tuée par Vladimir Poutine », a déclaré Navalnaya.

Women eLife, magazine féminin indépendant ouvert sur le monde, a jugé qu’un extrait de son intervention publié par de nombreux médias et ici tiré de « The Guardian », se devait impérativement de figurer dans cette chronique.

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