DÉTENTION PROLONGÉE EN RUSSIE DE LA JOURNALISTE ALSOU KURMASHEVA

Écrouée dans une prison russe depuis octobre 2023, Alsou Kurmasheva, une journaliste américano-russe, a été informée le 31 mai 2024, lors d’une audience du tribunal Sovetski de Kazan, que sa garde à vue était prolongée jusqu’au 5 août au moins.

Àgée de 47 ans, cette rédactrice en chef du service tatar-bachkir de Radio Free Europe/Radio Liberty, financé par le gouvernement américain, qui puise sa force dans le soutien international depuis qu’elle a été séparée il y a plus d’un an, de ses deux filles, rentrées chez elles à Prague, a brandi des photos d’enfants envoyées du monde entier.

En réalité, Alsou Kurmasheva s’était rendue en Russie en mai 2023 pour prendre soin de sa mère.

Mais, lorsqu’elle a voulu rentrer à Prague le 2 juin 2023, les autorités lui ont confisqué ses documents de voyage.
Elle a immédiatement été accusée de ne pas avoir enregistré son passeport américain auprès des autorités ; ne pas s’auto-enregistrer en tant qu’agent étranger ; et d’agir en violation des lois sur la censure militaire.

Elle est également accusée d’espalhar, autrement dit de divulgation de « fausses informations » sur l’exercice russe au regard de la guerre menée en Ukraine.

Si elle est reconnue coupable, elle risque une peine combinée pouvant aller jusqu’à 15 ans de prison.

Dans des extraits de lettre dont le journal en langue tatare Beznen Gaezhit a pu se faire l’écho, Kurmsheva, décrit les conditions de détention provisoire dans la ville de Kazan et la façon dont elle passe ses journées.

Confrontée à des conditions d’incarcération éprouvantes elle écrit : « Je ne sais pas quelle heure il est ; il n’y a pas d’horloge ici, mais étonnamment, on sait encore à peu près quelle heure il est.

« Il s’avère que nous ne savons rien de la vie en prison », précise t’elle, avant d’ajouter : « Je n’avais pas non plus besoin de cette ‘expérience' ».

Alors que son visage témoigne de sa détresse, Alsou Kurmasheva déclare : « Mon plus grand souhait est de sortir d’ici vivante ».

Il n’est pas inutile de préciser qu’elle n’est pas la seule journaliste à être emprisonnée en Russie.

Plusieurs scientifiques entre autres sont également incarcérés, à l’instar du physicien russe Anatoli Maslov, arrêté en 2022 et accusé de trahison d’État, dont la photo en salle d’audience à Saint-Pétersbourg, est apparue mardi 21 mai 2024.

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