DE CE RISQUE DE SEPARATION QUI MENACE LES COUPLES ET N’EST EN RIEN INÉLUCTABLE

Comme vous allez le constater en prenant connaissance de cette chronique issue d’une très sérieuse étude concernant les risques de séparation au sein des couples, l’ascenseur social est soumis à des pressions insoupçonnées.

Alors qu’une toute dernière enquête « People at Work 2024 : l’étude Workforce View » menée par ADP Research nous apprend que les hommes (62 %) sont plus nombreux que les femmes (59 %) à ressentir au moins une fois par semaine du stress, cette dernière souligne également qu’au quotidien, les femmes (23 %) déclarent un niveau de stress plus élevé que les hommes (15 %).

Toutefois, ces révélations masquent une autre réalité qu’une tout autre étude a mis en évidence.

En prenant l’ascenseur social et en appuyant sur la touche « Ined », vous allez découvrir qu’une étude de l’Institut national d’études démographiques, certes menée entre janvier 2011 et janvier 2017, à partir d’un échantillon regroupant des données de près d’un million de couples, représentatifs de la population française, indique que les couples où la femme contribue plus fortement au revenu commun que son partenaire masculin, encourent « un risque plus élevé » de séparation.

Au premier étage, force est tout d’abord de constater qu’avec l’essor des couples bi-actifs et la progression du niveau d’éducation des femmes, les situations où celles-ci gagnent plus que leur partenaire sont de plus en plus fréquentes.

En 2017, un quart des couples en âge de travailler se trouvait dans cette configuration, contre un sur cinq en 2002. Vous chercherez en rayons ce que les années 2020 tendent à démontrer.

Quoi qu’il en soit, en arrivant au deuxième étage, vous vous apercevrez que lorsque la part des revenus de la femme dépasse 55 % du revenu total du couple, le risque de séparation augmente significativement.
Ces couples présentent un risque de rupture supérieur de 11 à 40 % (selon l’ampleur de la contribution de la femme) par rapport aux couples dont les revenus sont équitablement répartis.
Autrement dit, le risque de séparation croît à mesure que la part des revenus de la femme augmente.

Bien que le risque de séparation diminue avec l’âge, en particulier après 50 ans, les couples où la femme est la principale pourvoyeuse de revenus sont confrontés à un risque de séparation plus élevé que les autres quel que soit leur âge. Ce risque accru de séparation est donc également présent chez les jeunes couples, issus de générations ayant pourtant grandi avec des normes de genre plus égalitaires que celles des générations précédentes.

Cependant, parmi les couples plus jeunes, en concubinage et les couples en partenariat enregistré, le risque de dissolution de l’union est plus faible lorsque les deux partenaires ont un emploi et fournissent une part similaire du revenu total du couple, ce qui suggère l’émergence d’un nouveau profil de couples stables.

Il est vrai qu’un autre phénomène important se doit d’être rappelé. Car la part des couples dans lesquels les femmes sont plus instruites que leur partenaire a augmenté.
Ces deux tendances impliquent que les couples où la femme est le soutien de famille, comme des couples dans lesquels la femme gagne plus que son partenaire, sont structurellement plus répandus.

Le fait que les femmes soient le soutien de famille, remet en question les normes sociales de longue date concernant les rôles de genre conservateurs.

Et c’est là qu’on se rend compte que les hommes et femmes, tous à bord de l’ascenseur social, ne connaissent pas le même sort !
Mais il est vrai qu’en 2017, les femmes gagnaient en France plus que leur partenaire dans un couple sur quatre en âge de travailler.

Cependant, il est intéressant d’observer que les concubins hors mariage se distinguent toujours des conjoints mariés, les premiers affichant des valeurs et des comportements plus égalitaires. Les couples non mariés sont plus égalitaires dans le partage des tâches ménagères que les couples mariés dans plusieurs pays européens, dont la France.

Une étude de 2021 montre pour sa part que les couples pacsés, adoptent généralement des comportements plus égalitaires, vivent plus souvent en zone urbaine et ont un attachement plus faible aux rôles de genre que les couples mariés.

Nous ne nous arrêterons pas à tous les étages au risque de vous donner le vertige.

Mais pour peu que vous parveniez au dernier étage donnant sur toit terrasse, vous constaterez que le plafond de verre parvient à se faire oublier, et qu’en dépit des risques de séparation pour cause de différence de revenus, l’ascenseur social ne connaît pas que des ratés.

Situation professionnelle comme niveau de revenu, n’empêchent pas systématiquement nombre de couples de vivre en parfaite harmonie et intelligence, en sachant témoigner amour, respect et partage, cette fois sans compter.

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