RÔLE DES JEUNES AMÉRICAINES BLANCHES DANS L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE AUX ÉTATS-UNIS

« 2024 sera-t-elle l’année où les femmes blanches, qui représentent près de 40 % de l’électorat national, rejoindront enfin les femmes de couleur pour soutenir les démocrates ? ».
Telle est la question que pose le Guardian sur la base d’études et enquêtes.
Il est vrai que les jeunes femmes représentant le groupe le plus progressiste de l’histoire américaine, cet électorat peut jouer un rôle majeur lors de la très prochaine élection présidentielle aux États-Unis, qui oppose Donald Trump à Kamala Harris.

Il est tout d’abord intéressant d’observer qu’en 2016, selon une analyse des fichiers d’électeurs validés par le Pew Research Center, quarante-sept pour cent des femmes blanches ont voté pour Trump, tandis que 45 % ont apporté leurs suffrages à Clinton.
L’avance de Trump auprès des femmes blanches s’est même accrue en 2020, lorsque 53 % des femmes l’ont soutenu.

En revanche, 95 % des femmes noires ont voté pour Joe Biden en 2020, ainsi que 61 % des femmes hispaniques.

Toutefois, beaucoup de choses ont changé depuis 2020, en particulier pour les femmes, notamment suite à la décision prise par la Cour suprême des États-Unis d’annuler l’arrêt Roe v Wade en 2022, transformant le droit à l’avortement en un enjeu électoral majeur.

Or les sondages indiquent que grâce aux jeunes femmes blanches qui se déplacent à gauche à une vitesse vertigineuse, Kamala Harris dispose d’un sérieux atout.

Selon Melissa Deckman, PDG du Public Religion Research Institute et auteur du récent livre The Politics of Gen Z: How the Youngest Voters Will Shape Our Democracy perceptibles:
« Les jeunes femmes de couleur et les jeunes femmes blanches, sont assez uniformément libérales et féministes ».
De plus, les jeunes femmes sont de plus en plus homosexuelles, de plus en plus laïques et se marient plus tard dans la vie. Autant de caractéristiques qui tendent à être liées au libéralisme et au soutien au parti démocrate.

Une analyse Gallup partagée avec le Guardian, montre qu’entre 2011 et 2024, l’identification libérale chez les femmes blanches a augmenté de 6 %.
Cette identification a également augmenté de 6 % chez les femmes noires, mais a chuté de 2 % chez les femmes hispaniques.

La génération Z est la génération d’Américains la plus diversifiée à ce jour, bien que les recherches de Gallup suggèrent que cela n’explique pas la dérive à gauche des jeunes femmes.
Entre 2017 et 2024, 41 % des femmes blanches âgées de 18 à 29 ans se sont identifiées comme libérales, soit 2 points de pourcentage de plus que leurs homologues de couleur.

À quelques semaines de la présidentielle aux États-Unis, il est important de retenir que les jeunes femmes sont également particulièrement impliquées en politique. Elles ont d’ailleurs longtemps été plus nombreuses que les hommes à voter, en particulier dans les États critiques du « mur bleu » de Pennsylvanie, du Wisconsin et du Michigan qui représentent plus de 5 millions d’électeurs.

Que déduire de cette information relative au vote des femmes.
Premièrement que si Trump dispose de l’avantage sur les questions les plus importantes pour ces femmes, à savoir l’économie et l’immigration, les femmes interrogées par Galvanize Action font davantage confiance à Harris sur la démocratie et la liberté de procréation.

Un sondage News/SurveyMonkey du 19 septembre, permet de mesurer à quel point le résultat de l’élection du prochain ou de la prochaine présidente des États-Unis s’annonce serré
Ce dernier révèle en effet que les femmes blanches préfèrent de justesse Harris à Trump, 42 % contre 40 %, avec une marge d’erreur de 1 %.
Il n’en demeure pas moins vrai que les 8 % restants peuvent bien sûr faire ou défaire l’élection.
Quoi qu’il en soit, lorsqu’on compare les intentions de vote des hommes blancs, les femmes blanches préfèrent Harris avec une marge de 6 points.

Nous saurons donc, le 6 novembre, si le vote des Américaines blanches a pesé dans la balance.

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