En dépit de préparatifs liés au prochain lancement de son nouveau site web, Women eLife ne peut se priver de revenir sur cet évènement politique pour plusieurs raisons.
Après s’être fait l’écho, le 15 novembre 2020, du succès remporté par Maia Sandu, devenue à 48 ans la première femme à accéder à la présidence de la Moldavie, nous étions là encore dans un temps fort concernant l’élection présidentielle aux États-Unis.
Nous n’avions alors pas manqué de souligner qu’en battant Igor Dodon, président sortant et candidat de Moscou avec 57 % des suffrages, l’élection de cette femme faisait beaucoup moins de bruit que celle de Joe Biden aux Etats-Unis.
Pourtant, comme nous rappelions à l’époque, cette victoire électorale ne pouvait se limiter à la seule question d’échelle pour ce petit pays de 33 843 km2 comptant 2,5 millions d’habitants, qui partage ses frontières avec l’Ukraine et la Roumanie, sans oublier la Transnistrie, une région russophone qui s’est autoproclamée indépendante en 1991, mais n’a jamais été reconnue.
Toujours est-il qu’avec 55 % des voix, un score qui a été confirmé par la Commission électorale centrale de Moldavie (CEC) dimanche soir, Maia Sandu décroche un nouveau mandat à l’issue d’un second tour crucial de l’élection présidentielle.
Dans son discours de victoire, Maia Sandu a surtout décrit son élection comme une victoire historique pour la démocratie qui renforce la volonté de la Moldavie de se rapprocher de l’Union européenne.
Bien qu’il se soit abstenu de reconnaître directement sa défaite, son adversaire M. Stoianoglo, proche de la Russie, s’est montré beau joueur en envoyant un message démocratique susceptible de résonner notamment aux oreilles des États-Unis à la veille d’une élection présidentielle dont le résultat s’annonce serré, et risque fort de faire l’objet de multiples contestations.
Malgré une incontestable ingérence massive de la Russie dans le processus électoral, ce candidat battu avec 45% des voix, a lancé un appel à l’unité en déclarant aux journalistes : « La voix de chacun mérite le respect ». Il a également exprimé l’espoir de voir la fin de la « haine et de la division qui nous sont imposées ».
Sa réponse a mis en évidence la polarisation qui s’est emparée de la Moldavie, avec des factions pro-russes qui contestent le déplacement du pays vers l’ouest.
Le chemin de la Moldavie vers l’adhésion à l’UE a pris de l’ampleur en 2022 lorsqu’elle a obtenu le statut de candidat à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. En juin de cette année, Bruxelles a d’ailleurs accepté d’entamer des négociations formelles d’adhésion.
Il est donc logique que la présidente de la Moldavie Maia Sandu, se soit montrée souriante en tenant un bouquet de fleurs devant ses partisans auxquels elle a adressé ce message : « Vous avez montré que rien ne peut faire obstacle au pouvoir du peuple lorsqu’il choisit de s’exprimer par son vote ».