Sans attendre le 25 novembre, date de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes soutenue par l’Organisation des Nations unies, Women e-life vous invite à écouter l’interview de Françoise Brié.
Directrice de la Fédération Nationale Solidarité Femmes et de la plateforme téléphonique 3019, elle apporte un certain nombre de précisions concernant le rôle de cette dernière à l’écoute des femmes confrontées à toutes les formes d’agressions et autres violences qui a pour mission de leur venir en aide.
Il est vrai que jeudi, Gérard Collomb ministre de l’intérieur,a présenté un premier bilan de la sécurité depuis le 1er janvier 2018. Ce dernier fait apparaitre une diminution des vols avec violences (– 8,8 %), des vols à main armée (– 17,7 %) et de la délinquance liée à l’automobile (– 4,8 %). Quant aux cambriolages, ils enregistrent leur plus forte baisse depuis dix ans ( –6,2 % par rapport à 2017) sauf à Paris.
Si les violences crapuleuses ont diminué de 12,2% entre janvier et juillet par rapport à la même période de 2017, les violences non crapuleuses, c’est-à-dire celles qui n’ont pas pour but de commettre un délit, augmentent. Les coups et blessures volontaires progressent ainsi de 7,5 %, passant de 129 000 cas à 139 000.
Et force est de constater que les violences faites aux femmes explosent, l’augmentation étant de 22%.
Les femmes sont les premières victimes, souvent au sein de la sphère familiale. Elles représentent 6 000 cas sur les 8 000 nouveaux faits enregistrés dans ce cadre.
Les violences de nature sexuelle suivent une courbe encore plus préoccupante avec une progression de 23,1 % sur les sept premiers mois de 2018, par rapport à la même période en 2017 qui marquait déjà un pic. Les forces de l’ordre ont traité 3 357 faits de harcèlement sexuel de plus en un an.
Si le mouvement de libération de la parole des femmes depuis l’automne 2017, qui a pu pousser certaines victimes à porter plainte alors qu’elles ne l’auraient pas fait auparavant, peut expliquer une partie de ces chiffres, la tendance n’en reste pas moins inquiétante. Le ministère de l’intérieur a prévu de lancer en octobre « une plate-forme de signalement des violences sexuelles et sexistes » afin de faciliter le dépôt des plaintes.
Quoi qu’il en soit, les femmes victimes d’agressions de toute nature disposent d’un numéro d’appel, le 3919, qui leur permet de bénéficier d’une écoute et d’obtenir en toute confidentialité des conseils de spécialistes.
Pour écouter l’interview de Françoise Brié par Patrick Gorgeon, cliquez ci-desous sur le player.