Le dernier rapport préparé par l’OCDE pour la présidence française du G7 et la réunion des ministres de l’Environnement du G7, qui s’est tenue les 5 et 6 mai 2019 a au regard des informations qu’il révèle, valeur de sérieux avertissement.
Dans cette affaire hommes et femmes sont également concernés à l’échelle planétaire.
Du recul de la biodiversité et des risques récurrents encourus pour l’humanité il est question.
Selon les experts il s’agit même de l’un des plus grands risques qui soit en ce XXIe siècle.
En 2020, nous serons à la croisée des chemins.
Autrement dit, nous aurons quasiment atteint un point de non retour si des changements en profondeur ne sont pas opérés pour assurer la préservation et l’utilisation durable de la biodiversité ainsi que la production des services écosystémiques dont toute vie dépend.
Préjudiciable à la santé et au bien-être des personnes, l’absence de prise en compte des défis à relever ne pourrait que nuire à la résilience de la société et aux avancées dans la réalisation des ODD. Le régime imposé soumet donc nos économies à un lourd tribut et rend plus difficile la résolution d’autres problèmes mondiaux comme le changement climatique.
Les données détaillées fournies dans le rapport de l’OCDE sont consultables en intégralité via http://www.oecd.org/environment/resources/biodiversity/Rapport-G7-financer-la-biodiversite-agir-pour-l’economie-et%20les-entreprises.pdf
Dans les grandes lignes, l’état des lieux se résume entre autres en ces termes.
La planète connaît sa sixième extinction de masse, le taux d’extinction des espèces étant à l’heure actuelle, selon les estimations, 1 000 fois supérieurs au taux naturel (préanthropocène).
En outre, le déclin généralisé et rapide des populations touche même les espèces communes indispensables aux processus écologiques : depuis 1970, la planète a perdu 60 % de sa population de vertébrés, et plus de 40 % des espèces d’insectes diminuent rapidement.
Les êtres humains ont transformé la majorité des écosystèmes de la planète, détruisant, dégradant et fragmentant les habitats terrestres et aquatiques, y compris marins, et réduisant les services qu’ils fournissent.
La superficie des forêts naturelles a diminué de 6.5 millions d’hectares par an entre 2010 et 2015 (soit une superficie supérieure à celle du Royaume- Uni, en cinq ans), celle des mangroves de 20 % entre 1980 et 2005 et celle des zones humides naturelles de 35 % entre 1970 et 2015.
Les projections fondées sur le statu quo sont sombres : les récifs coralliens, par exemple, devraient décliner encore de 70-90 % en cas d’élévation de la température moyenne à la surface du globe de 1.5o Celsius par rapport aux niveaux préindustriels, ou de plus de 99 % si cette élévation est de 2° Celsius.
Les écosystèmes se rapprochent des seuils critiques et des points de basculement, qui, s’ils sont franchis, provoqueront des changements persistants et irréversibles (ou très coûteux à inverser) dans la structure des écosystèmes, leur fonction et les services qu’ils assurent, ce qui pourrait voir de graves conséquences environnementales, économiques et sociales.
Les principales pressions exercées sur la biodiversité terrestre et aquatique, y compris marine, sont le rétrécissement et la fragmentation des habitats (attribuables en particulier à l’expansion et l’intensification de l’agriculture), la surexploitation des ressources naturelles (par exemple, poissons), la pollution, la présence d’espèces exotiques envahissantes et le changement climatique.
On comprend à la lecture de ces quelques informations que le temps presse et que des mesures concrètes demandent à être adoptées et mises en place sans plus attendre au niveau international.
C’est d’alleurs ce qui explique que les politiques, et singulièrement les gouvernements, au sein desquels tous les ministres, et pas seulement ceux en charge de l’Environnement, aient à s’emparer de ces enjeux.
Côté français, l’interview de Brune Poirson, secrétaire d’État à la Transition écologique et solidaire, accordée cette semaine à Olivier Pérou du « Point » permet à cette dernière de dévoiler les grands axes de sa loi « anti-gaspillages pour l’économie circulaire » de bon augure, tant il apparaît de plus en plus clairement que : « Les citoyens ne tolèrent plus cette société où l’on peut produire pour détruire »
Une décision bien inspirée qui ne peut que renforcer le nouveau « Conseil de défense écologique » annoncé par Emmanuel Macron lors de son allocution du 25 avril dernier.
Le « Make our planet great again » voeu exprimé par le chef de l’Etat, impose que la France se positionne en leader d’initiatives salutaires en matière de protection de la biodiversité comme de lutte contre le réchauffement climatique. Qu’on passe des paroles aux actes !
D’où les mesures présentées dernièrement par Emmanuel Macron, qu’il s’agisse de lutter contre le gaspillage alimentaire; changer de «nos modèles de production»; en finir avec le glyphosate; réhabiliter les sols agricoles; recycler 100% du plastique d’ici à 2025; revoir les aides fiscales et budgétaires en faveur de l’écologie.
«La biodiversité est un sujet aussi important que le changement climatique et nous ne pouvons gagner cette bataille qu’en œuvrant sur tous les leviers», a déclaré le président de la République.
Il ne reste plus qu’à souhaiter que les initiatives prises génèrent de nouvelles activités, et entrainent dans leur sillage la création de nouveaux métiers et emplois promis à un bel avenir.