Cette question posée par Women e-Life avant la proclamation des estimations puis des résultats officiels des élections européennes en France, était bien celle que tout observateur pouvait à juste titre se poser.
Surtout en constatant, peu avant 20H, via une dépêche de l’agence Reuters, que les Verts allemands avaient doublé leur part du vote dimanche, passant ainsi à la deuxième place derrière les conservateurs de la chancelière Angela Merkel et devant les sociaux-démocrates de centre gauche.
Cette information venait confirmer le sondage réalisé pour le radiodiffuseur public ARD faisant état d’une «vague verte» susceptible de faire de l’enjeu climatique et environnemental l’ordre du jour à Bruxelles et d’amener les Verts au sein d’une éventuelle coalition quadripartite pro-UE au niveau européen.
En Allemagne, le plus grand État membre de l’Union européenne, les Verts allaient représenter 22%, les démocrates chrétiens de Merkel (CDU) et leurs alliés conservateurs 28%, en baisse de 8% par rapport à 2014, le SPD chutant de près de 12 points à 15,5%.
En France, les résultats définitifs des élections européennes communiquées, lundi 27 mai au matin par le ministère de l’Intérieur, sont désormais connus.
La liste du Rassemblement national de Marine Le Pen a remporté les élections européennes en France en devançant de 0,9 point la liste LREM-MoDem soutenue par le président Emmanuel Macron (23,31% contre 22,41%).
Les deux listes obtiendront le même nombre (23) de députés élus au Parlement européen après la sortie du Royaume-Uni de l’UE. La liste RN menée par Jordan Bardella obtient 5.281.576 voix, soit 205.213 voix de plus que la liste LREM-Modem de Nathalie Loiseau.
Par ailleurs, la percée des écologistes d’EELV est confirmée, ces derniers arrivant en 3e position (13,47% des suffrages exprimés et 13 sièges). Derrière, la liste Les Républicains échoue à 8,48% des voix (8 élus). À gauche, la France insoumise (6,31%) demeure légèrement devant le parti socialiste (6,19%).
Intéressant est le cas des suffrages exprimés dans la capitale. A Paris, la République en marche et les écologistes sont en effet les principaux bénéficiaires des élections européennes. Alors que le parti présidentiel fait presqu’aussi bien qu’en 2017, les Verts frôlent les 20%, à un an des municipales.
Sans qu’on puisse parler d’un raz-de-marée vert, une importante vague verte a bien pris forme en Allemagne comme en France. Elle témoigne des préoccupations des électeurs et plus particulièrement de celles exprimées par la jeune génération qui se montre soucieuse de voir les Etats passer des paroles aux actes en matière de transition écologique et solidaire.
Une question d’avenir qui prendra davantage de poids au Parlement européen, et conduira sans nul doute les euro-députés à se montrer plus enclins à défendre des valeurs qui apparaissent désormais incontournables dans la réflexion globale liée au développement économique, social et environnemental des pays, premiers de cordée de l’UE.
Une orientation qui pourrait faire des émules sur les cinq Continents.
Quoi qu’il en soit, Women e-Life tentera de savoir si les électrices françaises ont été attirées par le vert.
D’autant que la présence de femmes au Parlement européen ne cesse d’augmenter. Alors qu’à l’issue de la première élection de 1979, seules 15,2% de femmes siégeaient dans l’hémicycle, ce pourcentage n’a cessé d’augmenter pour atteindre 36,4 % en 2019.
Le nombre de femmes occupant des postes de haut niveau au Parlement européen est également en augmentation. Au cours du mandat actuel, 5 des 14 vice-présidents et 11 des 23 présidents de commission sont des femmes. Durant le mandat précédent, 3 femmes étaient vice-présidentes et 8 étaient présidentes de commissions.
Jusqu’ici cinq Etats membres se distinguaient en termes de parité : la Finlande (10 sièges sur 13), l’Irlande (6 sur 11), la Croatie (6 sur 11), Malte (3 sur 6) et la Suède (10 sur 20).
Dans un rapport sur l’égalité des femmes et des hommes au Parlement européen, adopté en janvier 2019, le Parlement européen a appelé les partis politiques européens à assurer une représentation équilibrée des candidats aux postes de décision pour le prochain mandat (Président, vice-président, Président des commissions…).
Lorsqu’on examine les noms des 74 eurodéputés français répartis sur les six listes ayant dépassé les 5 % qui seront amenés à siéger au Parlement européen, force est de reconnaitre que la parité est respectée.