AMAL CLOONEY AVOCATE REUNIT UNE EQUIPE DE JURISTES INTERNATIONAUX POUR DEFENDRE MARIA RESSA JOURNALISTE PHILIPPINE

Journaliste philippine en Asie depuis près de 30 ans, Maria Ressa a été en charge du bureau de CNN de Manille (1987-1995) puis de Jakarta (1995-2005).

Elle est depuis le 1er janvier 2012 directrice générale et rédactrice en chef de « Rappler », un site web d’information philippin qui compte comme l’un des plus influents aux Philippines.
Avec le concours d’une équipe de journalistes, ce média s’est livré à de nombreuses investigations et recueils de témoignages concernant la guerre menée par le gouvernement contre la drogue.
Une guerre qui a officiellement coûté la vie à plus de 5 300 personnes, les groupes de défense des droits de l’homme affirmant que le chiffre réel est en réalité de plus de 10.000 philippins.

A l’origine, Maria Ressa avait été arrêtée à Manille et détenue en février 2012 sous le chef d’accusation de cybercriminalité pour un article publié sur son site d’information, avant d’être libérée sous caution.

Selon le gouvernement de Rodrigo Duterte, Président de la République des Philipines depuis 2016, Maria Ressa et son site « Rappler » représentent une « menace » en raison de la publication d’articles dénonçant sans ambages diverses violations de la loi et les victimes d’opérations antidrogue menées à l’initiative du gouvernement Duterte.

Selon des sources, Maria Ressa fait actuellement face à onze accusations criminelles et est menacée d’une peine de prison.

Le cabinet d’avocats basé à Londres qui a pris l’affaire en main, affirme que Ressa est « une journaliste courageuse qui était persécuté (uniquement) pour avoir rapporté des informations (liées à l’opération de drogue Duterte) et pour avoir dénoncé les violations des droits de l’homme dans son pays.

« Nous mobiliserons tous les efforts juridiques existants pour défendre les droits de Maria Ressa, soutenir la liberté de la presse et faire appliquer la loi aux Philippines », a déclaré Amal Clooney, avocate et femme de l’acteur Georges Clooney qui a réuni une équipe de juristes internationaux pour assurer sa défense.

Introduite pour la première fois en 2017, l’affaire dite de cybercriminalité avait été rejetée par le bureau national d’enquête. Toutefois, malgré l’absence de toute nouvelle preuve, elle a été mystérieusement rouverte en 2018 entrainant l’autorisation à poursuites judiciaires devant le ministère de la justice. Ce dernier a en effet prolongé la période de responsabilité pour les affaires cybercriminalité de un à 12 ans.

La brève audience de mardi, à laquelle Maria Ressa n’a pas assisté, a donné lieu aux témoignages de deux témoins mineurs, présentés par le ministère de la Justice. Le procès devrait reprendre le 30 juillet.

Au cours des trois années de pouvoir de Rodrigo Duterte, la liberté de la presse a fortement diminué.
Reporters sans frontières a classé 134 eme les Philippines sur 178 pays dans son indice de la liberté de la presse.
D’après certaines informations, au moins trois journalistes ont été tués « probablement par des agents travaillant pour des hommes politiques locaux ».

Quoi qu’il en soit, le refus de Maria Ressa de s’incliner devant les pressions de l’administration Duterte lui a valu des éloges dans le monde entier.

En 2018, elle figurait parmi les personnalités nominées dans le magazine Time. Elle a également remporté le prix Knight International Journalism 2018 ainsi que le prestigieux prix de la liberté de la presse décerné par le Comité pour la protection des journalistes.

Women e Life, un webmagazine féminin ouvert sur le monde  se devait de joindre sa voix pour soutenir Maria Ressa.

Affaire à suivre !

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