Women e Life aurait pu titrer cette chronique « La gifle ». Une de plus direz-vous, mais donnée cette fois par une femme membre du gouvernement britannique !
Brexiter n’est pas une partie de plaisir.
Et Boris Johnson, qui se heurte à bien des déconvenues depuis qu’il a succédé à Theresa May au 10 Downing street, s’est retrouvé samedi soir avec une nouvelle lettre de démission sur son bureau.
Amber Rudd, ministre britannique du Travail et des Retraites, lui a déclaré qu’elle quittait le gouvernement et le Parti conservateur pour marquer sa désapprobation en raison de la gestion de la question du Brexit. Il est vrai qu’elle avait voté en faveur du maintien du Royaume-Uni dans l’Union lors du référendum de 2016.
Dans sa lettre de démission, celle qui fut par le passé ministre de l’Intérieur, dit avoir accepté de rejoindre le gouvernement Johnson “en toute bonne foi”,et “en acceptant qu’un ‘no deal’ soit sur la table, parce que cela pouvait permettre d’avoir les meilleures chances de conclure un nouvel accord pour une honorable sortie au 31 octobre.
Quoi qu’il en soit, cette démission intervient trois jours après que Jo Johnson, a quitté son poste de secrétaire d’Etat et rendu son tablier de député en expliquant ne plus pouvoir concilier loyauté envers son frère, Premier ministre et l’intérêt national. Elle présente de plus un risque d’effet cascade que souligne le Sunday Times, le journal britannique indiquant qu’au moins six autres membres du gouvernement partagent l’opinion de Rudd et qu’au moins l’un d’entre eux envisage lui aussi de démissionner.
Il n’est pas inutile de rappeler que Amber Rudd qui est entre autres conseillère privée pour Sa Majesté, avait été nommée le 16 novembre 2018, secrétaire d’État au Travail et aux Retraites, après la démission d’Esther McVey, avant d’être reconduite à ce poste dans le gouvernement Johnson le 24 juillet 2019. Ca n’aura donc duré qu’un « short time » !
Bien que les services du chef du gouvernement britanniques aient annoncé dimanche matin qu’elle serait remplacée par Therese Coffey, un parfum de « desorder » se répand.
Car ce nouvel évènement survient après que Boris a perdu au cours de la semaine écoulée sa majorité parlementaire et choisi d’exclure 21 députés conservateurs “rebelles” qui ont refusé sine die de soutenir sa stratégie en mêlant leurs voix à celles des “anti-No deal” à la Chambre des communes.
Autant dire que le suspens règne avant la date fatidique du 31 octobre.
Boris Johnson a beau estimer que la seule solution pour sortir de l’impasse serait d’organiser de nouvelles élections, le 15 octobre, lesquelles lui permettraient selon lui d’obtenir un nouveau mandat et de disposer de deux semaines pour préparer le divorce avec l’UE à la date prévue, cet avis est loin d’être partagé. D’autant que la Chambre des communes s’est opposée au scrutin anticipé réclamé par le Premier ministre.
Rudd déclare “Je ne crois plus qu’une sortie avec accord soit le principal objectif du gouvernement”.
Les Britanniques partisans ou opposés au Brexit vivent dans une totale incertitude que l’Europe finit par trouver « very unpleasant ».
Preuve de l’impatience qui prévaut au Royaume Uni, la reine Elizabeth a promulgué lundi la loi obligeant Boris Johnson à solliciter auprès de l’Union européenne un report de trois mois du Brexit jusqu’à fin janvier 2020 si aucun accord n’est trouvé avec Bruxelles avant le 31 octobre.
Inutile de s’en remettre au « speaker » pour savoir que le premier ministre britannique Boris Johnson a encaissé une nouvelle défaite dans la nuit, les députés ayant rejeté à nouveau sa demande d’élections législatives anticipées. Le Parlement britannique a été suspendu pour cinq semaines.
Boris mais aussi les sujets de sa Majesté n’ont pas fini de s’arracher les cheveux !