Au moment où il est en France beaucoup question de PMA et GPA, une bonne nouvelle en provenance d’Iran concernant un projet de loi définitivement adopté, témoigne d’un premier pas vers le progrès social dans ce pays.
Cette chronique est publiée sur votre webmagazine féminin ouvert sur le monde avant que nous n’abordions prochainement, grâce à de précieux témoignages recueillis sur place, la situation des femmes en Iran.
Le 12 mai 2019, le Parlement iranien a en effet voté massivement un projet de loi visant à conférer la nationalité iranienne aux enfants nés d’une mère iranienne et d’un père étranger.
Ce dernier présente pour intérêt de réformer une pratique discriminatoire, en vigueur depuis 1934, dénoncée par les défenseurs des droits de l’homme depuis des décennies, qui voulait que seuls les enfants nés d’un père iranien soient éligibles à la citoyenneté iranienne.
Encore fallait-il que ce projet de loi soit ensuite approuvé par le Conseil des Gardiens de la Révolution, un puissant organe composé de six dignitaires religieux et de six spécialistes de droits, chargés d’étudier que le texte ne soit contraire ni à l’Islam, ni à la Constitution.
Et la bonne nouvelle est tombée mercredi lorsque ce Conseil a approuvé la loi adoptée par le Parlement.
Une femme iranienne vivant à l’étranger et mariée à un étranger pourra désormais obtenir un passeport pour son enfant et se rendre chez des parents sans obtenir de visa.
Il faut savoir qu’un grand nombre de femmes iraniennes vivant avec des hommes étrangers en Iran, sont mariées à des immigrants afghans et à des réfugiés, ce qui représente environ 3 millions de personnes.
Des facteurs démographiques, notamment le vieillissement de la population active et la baisse du taux de natalité, expliquent que l’Iran se montre plus favorable à l’immigration.
On estime notamment à plus de 30 000 le nombre de mariages entre des pères afghans et des mères iraniennes. Mais face à l’impossibilité d’obtenir pour leurs enfants des services de santé et d’éducation, ou l’autorisation de travailler, les politiciens et les bureaucrates au sein des institutions iraniennes ont été amenés à étudier une reforme du régime, à l’instar de ce qui s’est fait dans un certain nombre de pays arabes. Force est de constater qu’en raison de la forte population de réfugiés et de migrants en Iran, des milliers d’enfants de familles » mixtes « ne bénéficiaient jusqu’ici pas du statut de citoyens iraniens et se voyaient donc refuser l’accès aux services sociaux.
Alors que d’autres pays du Moyen-Orient, tels que le Liban, la Jordanie et la Syrie, sont toujours à la traîne, l’Iran rejoint maintenant avec cette réforme de leur loi sur la citoyenneté le Maroc, la Tunisie et l’Algérie.
Il est important de souligner que cette nouvelle loi a également vu le jour après des années d’activisme lancées à la fin des années 90 en Iran par des militantes des droits des femmes.
De plus, en faisant pression sur leurs maris vivant à l’étranger, les épouses de diplomates iraniens ont apporté un solide soutien aux revendications fermement défendues par des femmes iraniennes vivant à l’étranger.
Women e Life qui salue l’heureuse initiative qui a été prise, reviendra prochainement sur la situation des Iraniennes dans leur pays, sachant que beaucoup de progrès restent à accomplir pour que leur place et droits soient reconnus au sein de la société iranienne.