SINISTRES IMAGES D’UN FEMINICIDE AU MEXIQUE

Women e Life webmag féminin ouvert sur monde, a beau chercher, tant que faire se peut, à positiver concernant la place et le rôle des femmes au sein de la société à échelle locale, nationale et internationale, l’actualité conduit encore trop souvent à s’arrêter sur de sinistres réalités.

Alors que criminalité et pénurie de médicaments sont notamment deux fléaux auxquels se heurte le Mexique, les féminicides sont dans ce pays de 126 577 691 habitants, le plus peuplé d’Amérique après les États-Unis et le Brésil, malheureusement monnaie courante.

A plus de 9000 kilomètres de la France, ce pays réputé pour ses plages du Pacifique et du golfe du Mexique, ainsi que pour ses paysages variés – entre montagnes, déserts et jungles, sa cité maya de Chichén Itzá ainsi que ses villes datant de l’époque coloniale espagnole, apparaît à juste titre paradisiaque. De plus, la capitale Mexico offre un visage de modernité avec ses boutiques haut de gamme, ses musées renommés et ses restaurants gastronomiques.

Mais le séduisant clip touristique se transforme parfois, comme ce fût le cas dernièrement, en film d’horreur !

Au Mexique, 10 femmes sont tuées chaque jour.
Avec 1.006 féminicides – chiffres officiels sans doute bien en-dessous de la réalité – l’année 2019 a été marquée par un nouveau pic de violences commises sur des femmes.

L’assassinat par son conjoint d’Ingrid Escamilla, âgée de 25 ans, serait peut-être pour ainsi dire passé inaperçu, si le crime abjecte dont elle a été victime, n’avait pas fait l’objet d’une divulgation de photos de son corps atrocement mutilé dans plusieurs tabloïds, et notamment « La Prensa » qui en a fait sa une.

De quoi soulever la légitime colère des Mexicaines et provoquer des manifestations le jour de la Saint-Valentin pour protester contre les faibles résultats de la lutte contre les féminicides dans le pays.

Des femmes ont enduit les mots « État féminicide » en rouge sang sur le palais présidentiel du Mexique, avant de marcher sous une pluie battante dans les bureaux du journal La Prensa pour dénoncer la publication d’une image macabre du meurtre de la victime.

Andrés Manuel López Obrador, président du Mexique depuis 2018 qui vit avec sa famille à l’intérieur du majestueux palais, a tenté de rassurer les militantes lors d’une conférence de presse.

Il a déclaré : « Je ne m’enfouis pas la tête dans le sable … Le gouvernement que je représente veillera toujours à assurer la sécurité des femmes »

Mais les manifestantes ont également conspué les journaux qui ont publié des photos du cadavre d’Escamilla, scandant: « La presse est complice. »

Il est vrai que cet étalage d’horribles mutilations du corps d’une femme est particulièrement choquant et nauséabond.

De qui inspirer tout journaliste conscient que le redoutable slogan de Paris-Match « Le poids des mots, le choc des photos » requiert au préalable une profonde réflexion.

Quoi qu’il en soit, Women e Life en reste à sa devise :  » Regarder les réalités en face et donner de la voix »

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