La chronique consacrée hier à Jacinda Ardern, Première ministre Néo-Zélandaise, conduit aujourd’hui Women e Life à mettre un coup de projecteur sur Mette Frederiksen, Première ministre danoise depuis le 27 juin 2019.

Membre de la Social-démocratie (SD), elle n’a que 24 ans lorsqu’elle est élue députée au Folketing, traduisez Parlement national ou Assemblée du peuple.
Dix ans plus tard, elle est nommée ministre de l’Emploi, puis de la Justice à partir de 2014.
Un joli début de parcours qui la place aujourd’hui en qualité de Première ministre face à une crise sanitaire sans précédent.

Outre le fait que la Nouvelle-Zélande et le Danemark comptent quasiment le même nombre d’habitants, le royaume en dénombrant 5,6 millions, ces deux cheffes de gouvernement sont amenées à prendre des décisions cruciales, marquées des mots confinement et déconfinement.

La stratégie utilisée par ces femmes à la tête de gouvernement qui se trouvent soumises à une épreuve sans pareille, témoigne de leur sens des responsabilités, et surtout de l’importance que représentent les lourdes décisions à prendre dans des circonstances aussi exceptionnelles.

Et c’est là qu’un premier constat s’impose. Toutes deux ont en effet très vite pris la mesure des risques encourus et du caractère vital de leur réflexion et action.

Mette Frederiksen a ainsi été l’une des premières leaders européennes à prendre, dés le 11 Mars, celle consistant à confiner la population.
Une mesure qui, selon elle, a permis au royaume “d’éviter le pire”, les dernières données relatives à la pandémie faisant apparaître 9040 contaminés et 434 décès.

En déclarant mercredi que la pandémie était désormais « sous contrôle » dans son pays, Mette Frederiksen a annoncé une levée progressive des restrictions qui avaient été imposées pour lutter contre la propagation du coronavirus.

D’où un déconfinement progressif et contrôlé qui s’appuie notamment depuis le 1er avril, sur l’élargissement des tests de dépistage jusqu’ici réservés aux malades présentant des symptômes modérés et graves, l’objectif étant de réaliser 42 000 tests par jour sur des personnes ne laissant apparaître que des symptômes légers.

Toujours est-il qu’après avoir été le premier pays à engager le confinement, le Danemark a été le premier à lancer le déconfinement.

Sur la base du volontariat et avec des mesures strictes d’hygiène et de distanciation, les plus jeunes enfants de moins de 12 ans sont donc retournés à l’école, le 15 avril. Le 20 avril, la plupart des commerces coiffeurs, tatoueurs, opticiens, psychologues, écoles de conduite… ont été autorisés à reprendre leurs activités. Le 10 mai, devrait marquer un début de rentrée pour les collégiens et les lycéens, les cours ne devant toutefois retrouver leur rythme normal avant fin juin.

Si certains estiment dans l’opposition libérale, que le déconfinement ne va pas assez vite, le Danemark se montre néanmoins exemplaire.

Certes, en rouvrant les portes de ses magasins au public, le 27 avril, la chaîne de meubles Ikea a suscité la colère chez certains, la crainte d’une seconde vague de l’épidémie menaçant selon l’Institut sérologique d’obliger à un nouveau confinement de la population.

Mais au Danemark comme dans tous les pays victimes des conséquences délétères de la COVID-19, l’état de santé de l’économie préoccupe.

A l’instar de tous les pays, le gel des activités économiques au Danemark est préjudiciable.

D’ailleurs, la banque centrale du Danemark prévoit une contraction du PIB de 3 à 6 %, selon la durée de la crise sanitaire.

Une information qui fait écho à l’estimation publiée jeudi 30 avril par l’Insee qui indique que le produit intérieur brut (PIB) français a d’ores et déjà chuté de 5,8% au premier trimestre 2020.

Aux Etats-Unis, le PIB a chuté de 4,8 % au premier trimestre, avec la menace d’une destruction de 20 millions d’emplois.

Si le PIB constitue un indicateur fiable en termes d’activités économiques, force est de reconnaître que la France a fort heureusement mis en place le système d’activité partielle pour soulager les entreprises et les salariés, sans parler des différentes formes d’aides apportées aux autres acteurs de l’économie.

Au milieu de l’actuelle catastrophe à l’échelle planétaire, et en attendant qu’un vaccin offre la possibilité de mettre les populations de tous pays à l’abri de la pandémie, de courage et de détermination il faudra en tout point du globe faire preuve, tant les défis à relever pendant, mais aussi après la COVID-19 s’annoncent gigantesques.
Aucun pays ne fait exception aux règles imposées.