La notion de guerre évoquée en France par le chef de l’Etat au début de l’invasion du Coronavirus, permet à Women e Life d’évoquer une spécificité qui laisse percevoir que les femmes se montrent plus résistantes que les hommes.
Un phénomène qui se confirme dans tous les pays, au regard des données en termes de contamination, d’hospitalisation et de mortalité.
D’après Santé Publique France, 59,1 % des malades du Covid-19 sont des hommes contre 40,9 % de femmes. De plus, les hommes représentent 74 % des patients admis en réanimation.
Parmi les décès dans les hôpitaux, on recense 61,1 % d’hommes et 38,9 % de femmes.
Ce n’est pas la première fois qu’une résistance supérieure des femmes à celle des hommes face à des ennemis viraux est constatée.
Concernant la grippe saisonnière, on observe que les femmes développent la même immunité que les hommes, tout en se faisant injecter une dose moins importante de vaccin.
Cette disparité liée au sexe a été également remarquée lors de précédentes épidémies comme celles du SRAS (responsable d’une épidémie en 2003), ainsi que du MERS (responsable, lui, d’épidémies au Moyen-Orient et toujours en activité).
Des chercheurs chinois avaient d’ailleurs déjà mis en évidence un taux de mortalité chez les hommes de 2,4 fois supérieur à celui des femmes des suites du Covid-19.
Pour expliquer le phénomène, plusieurs pistes sont évoquées par les spécialistes et chercheurs.
La première tient au mode de vie évoquée par une femme médecin en Russie qui précise : « Les hommes font moins d’attention à leur santé, à leurs maladies chroniques capables d’aggraver toute autre maladie. En règle générale, les femmes se soucient davantage de leur santé, tandis que les hommes n’y attachent pas l’attention requise»
Une explication qui ne saurait toutefois suffire et la conduit à souligner que les femmes supportent mieux que les hommes l’état d’hypoxie pulmonaire caractérisé par une diminution du taux d’oxygène dans le sang impactant fortement les organes.
Une piste soutenue par d’autres études et observations qui démontrent qu’en réalité les femmes développent une meilleure réponse immunitaire face aux virus grâces aux hormones qu’elles sécrètent, les œstrogènes, mais aussi grâce aux facteurs génétiques liés aux chromosomes sexuels (qu’elles ont en double, à la différence des hommes).
Un chercheur de l’Inserm étaye cette remarque en se basant sur les résultats d’une étude américaine, menée sur des souris de laboratoire en 2017. Cette dernière démontrait que la présence d’œstrogènes participait à renforcer le système immunitaire.
Ce que confirme Jean-Charles Guéry qui explique : « Lorsque l’on infecte des souris avec le SRAS, la mortalité des mâles est beaucoup plus élevée que celle des femelles ». Mais chose importante : « Lorsqu’on enlève les ovaires des femelles (…), la mortalité rejoint celle des mâles à plus de 80 %. »
Quoi qu’il en soit, le profil de la victime de la COVID-19 apparaît assez clairement.
Il s’agit le plus souvent d’hommes, âgés, en surpoids… et souvent déjà porteurs de pathologies chroniques, une tendance constatée aussi à l’échelle mondiale.
Cette disparité entre hommes et femmes ne doit toutefois en aucun cas conduire les femmes à se croire immunisées contre les risques de contraction de la COVID-19 et complications récurrentes.
Autrement dit, les femmes ne peuvent en aucun cas ignorer les gestes barrières et la distanciation physique qui demeurent en marge du confinement, indispensables pour elles et pour les autres.
En réalité, la seule chose qu’on puisse affirmer, c’est que hommes et femmes ne manqueront pas, aux premières heures du déconfinement, de prendre rendez-vous chez le coiffeur afin de retrouver une coupe
décente.
Comme quoi l’égalité se cache parfois dans des détails qui n’échappent à personne.