AM, STRAM, GRAM, PIC ET PIC ET COLEGRAM

Il faut parfois recourir à des formules enfantines pour découvrir ce que le monde adulte réserve de surprises.
Si, si, rappelez-vous, cette dernière était d’usage lorsque nous étions tous en cercle dans la cour de récré et que l’un de nous chantait en pointant tour et tour ses petits camarades pour désigner l’un d’entre eux.

Mais aujourd’hui cette petite comptine, dite formule d’élimination, soulève en réalité une question d’une rare complexité relative aux conséquences de la crise sanitaire qui se pose à toutes et tous avec acuité.
Le tout étant d’en revenir à l’univers dans lequel nous vivons pour cause de pandémie.
De quoi remettre les pieds sur Terre, et regarder les réalités en face !

Au regard des innombrables priorités dont le gouvernement se trouve saisi pour relancer de multiples secteurs d’activité victimes d’un long et profond coma, générateur de graves complications économiques et sociales, le désir de venir en aide à tous apparaît pour le moins aussi poétique qu’illusoire.

Autrement dit, rêve mis à part, on comprend aisément que les arbitrages sonnants et trébuchants que l’exécutif va devoir faire puissent retenir l’attention des Français auxquels il a toujours été expliqué, par l’actuel chef de l’Etat comme par ses prédécesseurs, qu’il n’existe pas d’argent magique.

Les centaines de milliards d’euros injectés dans le tissu économique vont-ils véritablement aller aux organes vitaux dont dépend l’amélioration notable de l’état de santé de la société ?
Posez-vous cette question.
Si vous deviez choisir, ne serait ce qu’entre un plan financier massif visant à soutenir le secteur santé ou le secteur automobile : auquel seriez-vous tentés de donner la primeur ?

Au vu de la situation que nous traversons, et alors que vélo et mobilité électrique s’annoncent incontournables sur la voie du développement durable, hésiteriez-vous un seul instant ?

Toujours est-il que le corps hospitalier meurtri va devoir passer sur le billard.
D’où le caractère indispensable d’actes chirurgicaux ayant pour objectif de réparer tout ce qui a conduit à provoquer son affaiblissement jusqu’à menacer de le rendre inopérant. Un fait dénoncé depuis déjà fort longtemps.
Corriger les inepties d’un système da santé qui s’est paupérisé et a placé l’ensemble de ses acteurs, en médecine de ville comme hospitalière, dans une situation critique constitue un défi majeur qu’il convient impérativement de relever.

Alors que les personnels du système de santé ont prouvé à tous les échelons leur capacité de mobilisation et leur plein engagement dans le combat contre le nouveau Coronavirus, leurs revendications en termes de reconnaissance témoignent de leur parfaite légitimité.

Nommée en mai 2020 par le gouvernement pour piloter  le « Ségur de la santé », sensé mettre fin aux revendications des personnels soignants concernant les manques moyens sur le plan humain, matériel et financier, Nicole Notat se voit confier une très délicate mission.

La concertation dont les résultats sont attendus d’ici fin juillet, se doit de confirmer et d’appuyer le plan massif annoncé, par le Président de la République , qui de l’avis des signataires d’une pétition n’est en l’état pas à la hauteur des enjeux .

Entourée d’experts Nicole Notat n’aura pas la tâche facile. Olivier Veran ministre de la Santé, a néanmoins confirmé que la concertation devrait permettre de « bousculer les corporatismes » et d’apporter des réponses concrètes » aux attentes des soignants qui sont sur le pied de guerre, mais se montrent pour l’heure réservés quant au résultat.

Décrite en 2002 par son homologue de la CGT Louis Viannet comme une femme qui a le courage de ses convictions, Nicole Notat a notamment été de 1992 à 2002 la première femme à briser le plafond de verre dans l’univers du syndicalisme en France en prenant notamment la tête de la Confédération française démocratique du travail CFDT. Son intervention revêt donc une importance particulière, sachant l’importance que revêt la présence des femmes à tous niveaux dans le secteur santé.

En intervenant sur l’un des dossiers brûlants, elle sait devoir éteindre des braises qui menacent de détruire un secteur qui mérite de grands soins dans l’intérêt de toutes et tous. Car il s’agit ni plus ni moins de celui qui s’attache à la préservation du premier capital de vie, d’activité et de développement : la santé humaine.

Pour les autres secteurs d’activités clés, une inclinaison en faveur d’un développement durable se doit d’être encouragée, dans la foulée.

NB: Ce nota bene pour préciser que cette chronique est rédigée et mise en ligne sur Women e Life avant l’annonce par Emmanuel Macron, du plan de soutien au secteur de l’automobile mal-en-point

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