La mort à Minneapolis de George Floyd, un homme noir asphyxié par un policier blanc, fournit à Women e Life l’occasion de porter un regard sur les femmes noires élues maires dans un certain nombre de villes qui ont a relever bien des défis, sur fond de mouvements de colère contre le racisme et les brutalités policières.
Tout d’abord avec Shirley Chisholm dont le nom vous est peut-être inconnu.
Décédée en 2005 à l’âge de 80 ans, cette femme fût en 1968 la première afro-américaine élue au Congrès où elle sièga de 1969 à 1983, en tant que représentante du douzième district de New York (Brooklyn).
Candidate à l’investiture démocrate pour l’élection présidentielle américaine de 1972, finalement battue par George McGovern, cette fille d’un ouvrier et d’une couturière se fixa, à l’issue de son parcours universitaire, pour objectif de défendre un certain nombre de valeurs qui font écho à l’actualité la plus chaude.
Venir en aide aux Américains privés de leurs droits et soutenir les femmes noires dans leur lutte pour la parité dans le respect des principes fondateurs du pays, résume son engagement politique.
Au cours des décennies qui ont suivi, les femmes noires ont fait face à des défis apparemment insurmontables en termes de représentation sur le terrain politique. Et si The Chisholm E act: Black Women in American Politics 2018, fait état de progrès significatifs, force est de constater que beaucoup reste à faire.
Toutefois, la présence d’un plus grand nombre de femmes noires détenant un bureau exécutif à l’échelle d’un État et de femmes élues maires de villes américaines parmi les plus peuplées envoie un signal encourageant.
Plusieurs résultats récents sont à retenir.
Parmi les femmes noires déjà maires de grandes villes figure Muriel Bowser (Washington), Catherine Pugh (Baltimore), Sharon Weston Broome (Baton Rouge), Vi Alexander Lyles (Charlotte) et Keisha Lance Bottoms (Atlanta).
Mais depuis avril 2019, Chicago est dirigée par Lori Lightfoot.
En juillet dernier, la surprise est venue avec l’élection à San Francisco de l’Afro-Américaine London Breed.
Quant à Latoya Cantrell, c’est à La Nouvelle-Orléans, qu’elle a remporté les suffrages.
D’après le Center for American Women and Politics, 295 des 1412 villes américaines de plus de 30 000 habitants sont tenues par des femmes blanches et noires. Sur les 100 plus grandes villes, la proportion est plus élevée: un maire sur quatre est une femme.
Sur les 20 plus grandes villes du pays, seules six n’ont jamais été dirigées par des femmes: New York, Los Angeles, Philadelphie, Jacksonville, Indianapolis et Denver.
D’où la question : le plafond de verre sera t’il prochainement brisé à New York, la plus grande ville du pays qui compte 8,5 millions d’habitants ?
Dans ce contexte de féminisation, les plus petites villes ne sont pas en reste.
A l’instar de Ferguson, dans le Missouri, où Ella Jones membre du conseil municipal est devenue, le 3 juin, la première femme afro-américaine et première femme élue maire près de six ans après que la ville ait connu des émeutes après qu’un officier de police blanc ait abattu Michael Brown, un adolescent noir.
Mme Jones, 65 ans, également pasteure à l’Église épiscopale méthodiste africaine,a clairement indiqué soutenir les manifestations pacifiques après le meurtre de M. Floyd à Minneapolis, tout en condamnant la violence qui a éclaté dans plusieurs villes.
Comme de nombreuses autres villes du pays, les responsables de Ferguson ont déclaré l’état d’urgence et imposé un couvre-feu ces derniers jours, alors que les protestations contre la brutalité policière se poursuivaient.
En attendant un retour au calme aux Etats-Unis, l’échéance présidentielle de novembre prochain est dans toutes les têtes.
Pour peu que l’effet Chisholm se confirme, le nom d’Alexandria Ocasio-Cortez, la plus jeune élue du Congrès, démocrate progressiste très active et ultra-médiatisée, pourrait notamment réapparaître ne serait-ce qu’aux côtés de Joe Biden.