Bien qu’encourageante, la dernière étude INSEE Focus concernant l’espérance de vie qui a tendance à augmenter plus sensiblement chez les femmes que chez les hommes depuis des décennies en France comme dans la majorité des pays d’Europe, ne doit pas faire totalement illusion.
Le fait que les femmes vivent effectivement plus longtemps que les hommes, ne peut masquer ce qui a pour conséquence qu’elles passent davantage d’années avec des pertes d’autonomie physique ou psychique.
S’il est évident que vieillir longtemps et en parfaite santé est une chance, faut-il encore que cette ultime étape de la vie offre des conditions d’existence dignes d’intérêt.
L’occasion d’évoquer les Ehpad, établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, dont il a été largement question ces derniers mois pour cause de pandémie, les risques de contraction du virus s’avérant plus importants à un âge avancé.
Une situation qui permet de constater que les femmes âgées ont été nettement moins victimes du coronavirus que les hommes en termes de réanimations et de décès.
Un bulletin de l’agence Santé Publique France du 23 avril, révélait notamment que 73% des patients en réanimation étaient de sexe masculin.
Si le nombre d’hommes et de femmes infectés étaient similaires, les hommes avaient tendance à développer une forme plus grave de la maladie. Dans l’ensemble des données, le nombre d’hommes décédés de COVID-19 est 2,4 fois supérieur à celui des femmes.
Le rôle du sexe dans la mortalité avait déjà été observé chez les patients atteints du SRAS.
Un fait qui explique peut-être la meilleure performance des femmes en termes d’espérance de vie.
En Europe, selon les pays, les femmes vivent en effet entre 3 et 10 ans de plus que les hommes.
De nombreux éléments mentionnés dans une étude de l’OCDE de 2019, apportent quelques explications sur les différences constatées entre pays : systèmes de santé, politiques de prévention (sécurité routière, éducation nutritionnelle, prévention sexuelle, lutte contre le tabagisme et l’alcoolisme, etc.), mesures sanitaires ou encore les dépenses de santé par habitant.
Quoi qu’il en soit, l’espérance de vie des femmes en France est parmi les plus élevées d’Europe. Seules l’Espagne et l’Italie atteignent de meilleurs scores.
Les derniers résultats d’études font apparaître qu’en 2018, l’espérance de vie à la naissance en France était de 85,5 ans pour les femmes et de 79,5 ans pour les hommes.
Dans l’ensemble de l’Union européenne, elle était cette même année de 83,7 ans pour les femmes et de 78,2 ans pour les hommes.
Tout démontre que l’espérance de vie continue d’augmenter au XXIe siècle tant pour les femmes que pour les hommes en Europe, bien qu’à un rythme plus lent que ces dernières années. De plus, s’agissant de l’espérance de vie entre femmes et hommes, l’écart s’est fortement réduit ces trente dernières années dans les pays de l’ouest et du sud de l’Europe. Une propension constatée en France, puisque l’espérance de vie a augmenté de 5 ans chez les femmes
et de 7,2 ans chez les hommes.
Personne ne peut douter que l’espérance de vie puisse se trouver brutalement menacée par l’apparition d’un nouveau virus ou tout autre facteur de comorbidité, surtout passé un certain âge.
De quoi encourager hommes et femmes seniors à entretenir au mieux leur capital santé par la pratique d’activités tant physiques qu’intellectuelles qui entretiennent la forme et font gagner un temps fou.