Que diable, c’est un clin d’œil !
En ces temps pour le moins troublés, l’art invite à porter un regard curieux sur l’univers dans lequel nous sommes plongés.
L’image qui illustre cette chronique, renvoie à l’une des œuvres monumentales de l’artiste-plasticien Christo décédé le 31 mai, deux jours avant le déconfinement phase II en France.
Cet encerclement d’îles de la baie de Biscayne, près de Miami, par une matière flottante rose vif, baptisée « Surrounded Islands » annonçait-elle la larme rouge qui a dernièrement coulé sur permafrost en Sibérie occidentale, déclenchant une catastrophe écologique dont nous nous sommes dernièrement faits l’écho.
En cause , l’effondrement des fondations d’un réservoir de gasoil.
Le caractère prémonitoire des oeuvres de l’artiste ne s’arrête pas là !
A l’instar de l’emballage du Pont-Neuf à Paris. Un habillage créé en 1985 qui n’apparaît aujourd’hui pas sans lien avec le port de masques en papier ou tissu, imposé en raison de la propagation d’un virus inconnu.
Autant d’évènements qui laissent imaginer que Méphistophélès a pu inspirer la transformation de Christo en Mécrhistophélès.
Inspirés par le conte populaire allemand , nous devions rendre visite au docteur Faust, sachant que le diable se niche souvent dans les détails.
L’histoire raconte en effet qu’un savant déçu par l’aporie à laquelle le condamne son art, a contracté un pacte avec l’un des sept princes de l’enfer.
Or que s’est il passé avec la crise sanitaire inédite en cette année 2020 ? Les visages se sont couverts de protections faisant régner une inquiétante et mystérieuse atmosphère dans les rues de villes et villages.
Peut-être aurez-vous abandonné le port du masque lorsque Christo reviendra post mortem avec son dernier projet.
La disparition de l’artiste n’empêchera pas l’emballage de l’Arc de triomphe à Paris, son équipe ayant assuré que cette œuvre éphémère verrait le jour. Le célèbre monument parisien devrait ainsi s’emballer du 18 septembre au 3 octobre 2021.
L’occasion de rendre un dernier hommage au grand plasticien et de former le vœu qu’en tombant les masques, les visages humains retrouvent leurs véritables expressions artistiques toutes singulières.
A moins que le Street-art ne s’empare de cette tendance pour une durée indéterminée.