Women e Life ne vous apprendra rien en vous disant que Donald Trump et Joe Biden, candidats à l’élection présidentielle aux Etats-Unis sont désormais en plein sprint final à la veille de la deadline du 3 novembre.
L’occasion de nous arrêter sur les engagements de Kamala Harris, colistière désignée par Joe Biden, dont le parcours illustre une dynamique qui pourrait en cas de victoire du candidat démocrate la conduire à devenir la première femme vice-présidente des Etats-Unis.
Tout d’abord pour constater que lors de son débat du 7 octobre à Salt Lake City contre Mike Pence, Kamala Harris a su confirmer les axes d’une politique démocrate en s’adressant notamment aux femmes, une catégorie de l’électorat absente des discours de Donald Trump. La team Biden a d’ailleurs immédiatement réagi en mettant en vente un tee-shirt arborant le slogan : « I’m speaking ».
Première sénatrice américaine d’origine indo-américaine depuis le 3 janvier 2017, procureure générale de Californie du 3 janvier 2011 au 3 janvier 2017, les déclarations et positions de Kamala Harris sur des secteurs clés, témoignent d’un possible changement de politique.
Qu’il s’agisse du contrôle des armes à feu; de la promotion d’un New Green deal défendu par Elizabeth Warren; du « Medicare for All » qui vise la mise en place d’un système de santé universel prôné par le sénateur Bernie Sanders, de son soutien aux directives de l’administration Obama en faveur des étudiants transgenres comme de son parrainage concernant la loi sur l’égalité (Equality Act), visant à protéger les individus des discriminations en raison de leur orientation sexuelle; du respect liée à l’immigration, Kamala Harris ne laisse planer aucun doute sur ses préoccupations.
A 56 ans, Kamala Harris estime que le coronavirus a amplifié les inégalités aux États-Unis.
Consciente des difficultés rencontrées par de nombreux Américains, elle s’est engagée à augmenter le salaire minimum fédéral à 15 dollars (12,00 euros) de l’heure, actuellement fixé à 7,25 dollars ( 6,42 euros). Donald Trump s’oppose pour sa part à l’augmentation du salaire fédéral, affirmant qu’il serait «ruineux» de forcer les employeurs à augmenter les salaires.
Seuls sept États et Washington DC – qui regroupent environ un tiers des travailleurs américains – ont adopté une législation pour augmenter leur salaire minimum à 15 dollars. New York, la Californie et le Massachusetts ont été les premiers États à le faire.
Toutefois, 7,25 $ de l’heure reste le salaire minimum dans 21 autres.
En 2019, le Congressional Budget Office indiquait qu’un salaire minimum fédéral de 15 dollars permettrait d’augmenter les revenus de 27 millions d’Américains. Cette hausse des salaires sortirait immédiatement 1,3 million d’Américains de la pauvreté.
Selon le rapport de L’Economic Policy Institute , depuis la fin des années 1960, les législateurs ont laissé la valeur du salaire minimum s’éroder, l’inflation réduisant progressivement le pouvoir d’achat d’un salaire minimum.
Face à cette situation, les personnes disposant de faibles revenus se trouvent dans l’obligation d’effectuer un plus grand nombre d’heures de travail pour survivre.
Or selon ledit rapport, l’ augmentation du salaire minimum aurait un impact significatif sur les travailleurs noirs et les personnes de couleur,sachant que les travailleurs noirs représentent 11,8 pour cent de la main-d’œuvre mais 16,9 pour cent des travailleurs concernés qui verraient des augmentations de salaire.
Cela aurait également un impact sur près de quatre parents seuls sur dix qui travaillent, dont 43 % sont des mères seules qui travaillent.
Joe Biden se dit favorable à l’augmentation du minimum fédéral en pleine crise de santé publique. Il prévoit également d’accorder des aides aux entreprises qui luttent pour rester ouvertes face aux fermetures forcées et à la diminution de leur chiffre d’affaires.
Kampala Harris a également précisé que l’administration Biden soutiendrait les congés familiaux payés et les congés de maladie payés.
Soulignant que les travailleurs au salaire minimum ne peuvent payer un loyer nulle part aux États-Unis, la sénatrice californienne a déclaré qu ‘ »aucune famille ne devrait payer plus de 5% de son revenu pour la garde d’enfants. » Elle s’est prononcée en faveur des crèches pour les enfants de trois et quatre ans.
Quoi qu’il en soit, pour de multiples raisons liées à l’organisation même des élections présidentielles aux Etats-Unis et du rôle déterminant joué par les grands électeurs, le “Be patient” s’imposera avant de savoir qui de Trump ou de Biden sera à la tête de la première puissance économique mondiale pour les quatre prochaines années.