ANNA HERINGER UNE ARCHITECTE TERRE À TERRE

Pour peu que vous portiez intérêt à une conception architecturale démontrant la possible utilisation de ressources naturelles dont l’une vaut à notre planète son nom, ce qui suit vous conduira quoi qu’il en soit à poser les pieds sur terre.

Alors que la pandémie de COVID-19 inquiète légitimement en tous points du globe, le réchauffement climatique qui peut en être l’une des causes, fait dans le même temps grimper à l’échelle planétaire les préoccupations liées aux conséquences de l’urbanisation galopante et de l’artificialisation des sols.
Autant d’actions qui passent par l’utilisation forcenée de matériaux contenant des produits chimiques qui s’avèrent néfastes pour l’environnement et la santé humaine.

C’est la raison pour laquelle les solutions écologiques touchant à la fois la conception architecturale et les matériaux utilisés pour la construction d’habitations en milieu urbain comme rural en mesure d’apporter des éléments de réponse au gigantesque défi du développement durable, ont aujourd’hui toute leur place.

C’est ce qui explique que Women e Life choisisse aujourd’hui de faire un focus sur Anna Heringer, une architecte allemande de 43 ans qui a  déjà remporté de nombreuses distinctions et prix dans sa spécialité.

Mais en réalité, tout a débuté en 1997, alors qu’elle avait 19 ans et venait de terminer ses études au lycée.

Désireuse de vivre une expérience, de découvrir une autre culture et société, Anna est partie au Bangladesh pour se livrer à des actions de bénévolat dans l’ONG Dipshikha.
En travaillant pour cette dernière sur différents projets et actions, elle s’est très vite rendue compte du sens que peut avoir le développement durable en observant comment les Banglandais abordaient les défis mondiaux avec une stratégie de développement durable.

De là est née  sa perception d’une architecture qui s’exprime à travers une conception architecturale originale faisant appel à des ressources naturelles dont il s’avère possible de tirer le meilleur parti afin de ne plus dépendre exclusivement du ciment ou béton dont le caractère polluant n’est plus à démontrer.

Si comme le déclare Anna Heringer : « L’architecture est un outil pour améliorer la vie », force est de constater qu’un long chemin reste à parcourir pour relever le challenge architectural du XXIe siècle qui consisterait à remette la terre au coeur de la conception architecturale de constructions individuelles et collectives, notamment en Europe.

D’ailleurs, elle juge aberrant que les structures en terre soient absentes de l’enseignement dans les écoles d’architecture en dehors de celle de Grenoble, et que les architectes et ingénieurs ne soient pas formés à l’ utilisation de ce matériau.

Alors que la terre nécessite comme tout autre matériau un entretien, elle souligne que les édifices en terre sont solides comme un roc.

Il faut donc mettre fin aux préjugés sur ce matériau naturel et inépuisable afin d’obtenir la confiance de celles et ceux qui oeuvrent en termes d’architecture, et ne doivent plus partir de l’espace créé mais du matériau qu’ils utilisent pour le concevoir.

Si avec le ciment et le béton, on peut construire partout pareil, construire avec la terre est par définition un acte créatif, une façon de bâtir durable.

Selon Anna Heringer, l’espace devient ainsi plus humain, y compris dans les zones les plus denses.

De plus, il faut arrêter de penser construire pour l’éternité, car en réalité on construit pour une ou deux générations.

Sinon on prend le risque que les générations futures doivent s’adapter à des cadres de vie devenus obsolètes nécessitant à grands frais d’être adaptés à un autre mode de vie à d’autres fonctionnalités.

Enfin une précision mérite d’être apportée à une époque du high-tech tous azimuts: la construction en terre n’empêche en aucun cas d’associer les nouvelles technologies.

Au cas où la lecture assidue de cette chronique ne suffirait à vous convaincre, une interview vidéo de Anna Heringer réalisée en 2013, posait  les fondations de son argument-terre.

Vous allez très vite « pisé » !

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