Depuis deux siècles, la vaccination qui a débuté avec la découverte par Edward Jenner du vaccin antivariolique, avant que Pasteur n’invente de nombreux vaccins qui ont fait de l’acte vaccinal un des piliers de la médecine préventive, l’humanité est parvenue à relever bien des défis sanitaires en sauvant des vies par centaines de millions.
Aujourd’hui, face à la pandémie de COVID-19 qui a provoqué 1.614.510 décès au niveau mondial et généré de multiples dégâts sur le plan économique et social pour cause de confinements de la population et de gel d’activités notamment, on se doit tout d’abord de remercier l’ensemble du corps médical pour la mobilisation dont il fait preuve, sans relâche.
En l’absence de traitements, il convient également de saluer les travaux des chercheurs et des laboratoires pharmaceutiques qui sont parvenus à mettre au point, dans des délais records, des vaccins destinés à protéger la population du coronavirus.
Alors qu’à l’instar de la Grande Bretagne, la campagne de vaccination contre la COVID-19 démarre ce lundi aux Etats-Unis, un pays qui enregistre à ce jour plus de 300.000 décès directement liés à la pandémie, l’intérêt et le pouvoir d’un nouveau vaccin soulèvent néanmoins de nombreuses et légitimes questions.
Toutefois, les résultats d’un sondage BVA* exclusif pour Europe 1 sont encourageants, 60% des Français déclarant compter se faire vacciner.
Une tendance qui ne peut masquer que si 20% des Français envisagent de se faire vacciner dès que possible, les autres, inquiets, préfèrent attendre quelques semaines, voire quelques mois. En cause l’interrogation manifestée par cette partie de la population concernant la rapidité de conception du vaccin et les effets secondaires potentiels.
Selon un sondage Reuters / Ipsos, 61% des Américains ont déclaré en décembre qu’ils étaient prêts à se faire vacciner, soit une baisse de 4 points depuis le sondage de mai.
La dernière enquête fait également état d’une forte baisse du nombre de parents disposés à faire vacciner leurs enfants – 53% contre 62% en mai.
Au vu de ce qui précède une autre question mérite d’être posée par votre webmagazine féminin ouvert sur le monde.
En dehors des personnes victimes de pathologies graves qui induisent des facteurs de surmorbidité ou de prévalence aux effets indésirables, hommes et femmes sont-ils égaux face aux vaccins ?
Selon une étude franco-américaine publiée dernièrement dans les Pnas (Archives de l’Académie américaine des sciences), les hommes répondent moins bien à certains vaccins (grippe, fièvre jaune, rougeole, hépatites) que les femmes.
Le facteur responsable de cette inégalité entre les sexes serait la testostérone, qui atténue la réaction immunitaire d’un individu.
D’après une enquête d’opinion nationale réalisée du 2 au 8 décembre aux Etats-Unis, 35% des femmes déclaraient n’être «pas très» ou «pas du tout» intéressées à se faire vacciner, soit une augmentation de 9 points par rapport à un sondage similaire mené en mai alors que les vaccins étaient encore en cours de développement.
Si 55% des américaines ont déclaré qu’elles étaient «très» ou «assez» intéressées à se faire vacciner, soit une baisse d’environ 6 points de pourcentage au cours de la même période, 68% des hommes ont déclaré qu’ils se feraient vacciner, ce qui n’a pas changé depuis mai.
On comprend que Rupali Limaye, directrice des sciences du comportement et de la mise en œuvre à la Johns Hopkins Bloomberg School of Santé publique précise qu’il est essentiel de convaincre les femmes d’accepter le vaccin pour ralentir la propagation du nouveau coronavirus.
Surtout lorsque 60% déclarent craindre de se faire vacciner tout de suite avec un nouveau vaccin qui a été approuvé si rapidement».
Pour 48% de ces femmes désintéressées : «les risques de prendre un nouveau vaccin l’emportent sur les avantages».
Par ailleurs, 38% déclarent ne pas faire confiance aux entreprises qui les fabriquent, 27% déclarant ne pas croire qu’un vaccin les protégera comme il se doit.
Aux Etats-Unis, force est de reconnaître que les femmes davantage en contact avec les médecins et proches des enfants, ont tendance à être plus prudentes que les hommes et cherchent davantage qu’eux à s’informer notamment via leurs lectures et les réseaux sociaux. D’où l’impérieuse nécessité d’éviter tout jugement aussi précipité qu’infondé pour les convaincre de l’intérêt des vaccins.
A ce titre, une étude de 2018 de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a révélé qu’en autonomisant les femmes d’Asie du Sud-Est et en améliorant leur accès aux informations médicales, la couverture vaccinale des enfants et les résultats en matière de santé se sont nettement améliorés.
Une dépêche de l’agence Reuters indique à l’instant qu’ à l’initiative d’un projet élaboré par la France, l’Union européenne pourrait offrir 5% de ses stocks de vaccins contre le coronavirus aux pays pauvres.