En attendant de savoir ce que dira ou plus exactement laissera entendre Jean Castex, Premier ministre, en fin de journée lors de son point de presse sur la très contrariante évolution du Coronavirus et de ses variants, ou encore la campagne vaccinale notamment, la seule question qui taraude tous les Français ne fera vraisemblablement pas l’objet d’une annonce spectaculaire.
Alors que les sondages d’opinion montrent que plus de la moitié des Français se déclarent favorables à un reconfinement, le privilège reviendra certainement au président de la République dont Le Point se fait l’écho dans sa dernière édition.
Confronté à des divergences au sein de son équipe ministérielle sur la décision à prendre, l’hebdomadaire fait état d’une confidence que des ministres s’échangent sous le manteau.
» Depuis qu’il a été contaminé au Covid-19 avant les fêtes – et pas qu’un peu, jurent les initiés, qui répètent qu’il « en a pris une bonne » – le chef de l’État « s’inonderait », murmurent les mêmes, de son eau de toilette préférée, comme s’il souffrait à son tour d’une perte d’odorat. »
D’autant que les retards de livraisons des vaccins en remettent une couche à l’échelle européenne.
Stella Kyriakides, chypriote, commissaire européenne à la Santé, est d’ailleurs au parfum. Le défi vaccinal à grande échelle qui constitue la seule véritable planche de salut devant permettre une sortie de crise sanitaire connaît en effet bien des couacs.
Mis à part les laboratoires français qui à l’instar de Sanofi et de Pasteur, ont finalement jeté l’éponge, ceux qui sont parvenus à mettre au point des vaccins dont l’efficience semble avérée, peinent aujourd’hui à répondre à la demande en produisant et livrant les doses nécessaires qui ont fait l’objet de commandes.
Et mercredi après-midi dans la bataille d’arguments qui oppose l’UE et la firme pharmaceutique AstraZeneca, accusée de ne pas respecter ses engagements envers les 27 et de privilégier les livraisons au Royaume-Uni, qui utilise déjà le vaccin contre le coronavirus développé par l’entreprise avec l’université d’Oxford, a créé un climat de tension.
Le Royaume Uni aurait en effet procédé à des commandes dudit vaccin plus de trois mois avant l’Union européenne.
Une réalité qui échappe à l’entendement sur fond d’un Brexit qui annonçait d’une certaine façon la couleur.
Stella Kyriakides a tenu à rappeler que «Les usines du Royaume-Uni sont comprises dans notre accord d’achat anticipé», au même titre que les deux autres lieux de production européens (dont un en Belgique) qui sont prévus pour fournir à l’UE les doses promises.
Les deux sites du Royaume-Uni en font partie, ainsi qu’un en Allemagne et un en Belgique, à Seneffe, d’où provient le «problème de rendement» avancé par AstraZeneca pour justifier ses livraisons plus limitées qu’attendu.
Quoi qu’il en soit, cette situation fait désordre. Elle démontre l’état d’impréparation de l’Europe face à une crise sanitaire inédite.
Ce clash sur la question des vaccins doit servir de leçon aux 27 pays membres de l’UE qui seront amenés à faire face à d’autres imprévus, qu’il s’agisse de santé comme de réchauffement climatique.
Le casse-tête généré par la pandémie de COVID-19 a bien valeur de test pour l’Europe, mais aussi d’autres régions du globe.