Dans cette affaire comme dans bien d’autres, ce qu’il est tout d’abord scandaleux d’observer, c’est qu’il aura tout de même fallu attendre pas moins de 9 ans de procédure pour que le verdict de la cour d’assises de Paris tombe mercredi soir, à l’issue d’un délibéré de 11 heures.
Ce timing indigeste témoigne une fois de plus de la préoccupante lenteur de la justice.
Ce délai met également en évidence les difficultés auxquelles peuvent se heurter des femmes victimes d’agressions et sévices sexuels pour faire reconnaître des faits ainsi que leurs droits face à des comportements totalement inadmissibles et condamnables.
Cette lenteur explique également pourquoi des plaintes déposées par deux anciennes employées de la commune dont Georges tron était le maire, n’ont pas été retenues, sans parler du manque de preuves matérielles qui a pesé dans la balance.
Quoi qu’il en soit, constater aujourd’hui que cet homme a été condamné mercredi en appel par la cour d’assises de Paris à cinq ans de prison, dont trois ferme, pour viol et agression sexuelle en réunion sur Virginie Ettel, une collaboratrice à la mairie de Draveil (Essonne), qu’il dirige depuis 1995 jette un éclairage peu reluisant sur des pratiques d’hommes de pouvoir. D’autant que ce dernier n’est que l’un des figurants sur une longue liste de personnalités qu’on ne trouve pas uniquement dans le monde du spectacle ou de l’économie.
Il convient motu d’abord de retenir que Georges Tron n’était pas « Monsieur tout le monde ».
Député, maire de Draveil , il avait été nommé secrétaire d’État chargé de la fonction publique en 2010, et chargé de la réforme des retraites dans la fonction publique dans le gouvernement Fillon III.
A l’instar de Brigitte Gruel, une proche collaboratrice adjointe à la Culture, ils ont tous deux toujours clamé leur innocence.
Acquittés en novembre 2018 par la cour d’assises de Seine-Saint-Denis, le parquet a néanmoins décidé de faire appel. En première instance, l’avocat général avait requis six ans de prison ferme contre Georges Tron et quatre contre Brigitte Gruel. Il avait aussi réclamé cinq ans d’inéligibilité et leur inscription sur le fichier des délinquants sexuels.
Aujourd’hui âgé de 63 ans, Georges Tron a finalement été condamné à cinq ans de prison, dont trois fermes, pour le viol et les agressions sexuelles commis sur Virginie Ethel. Quant à son adjointe Brigitte Gruel, qui comparaissait à ses côtés, elle écope d’une peine de deux ans de prison avec sursis.
Women e Life qui déteste aborder ce genre de sujet salace a néanmoins estimé que les agressions et sévices sexuels commis sur des femmes se devaient d’être dénoncés et que les sanctions infligées aux coupables apparaître au grand jour pour que : « Plus jamais ça ! ».
Adepte de réflexologie planétaire, Georges Tron qui a passé sa première nuit à la prison de la Santé, aura tout le temps pour réfléchir.