Si la pilule demeure aujourd’hui le moyen de contraception le plus utilisé chez les 15-19 ans (60 %) et chez les 25-29 ans (48 %), l’enquête réalisée récemment par Santé Publique France montre également que ce n’est plus le moyen de contraception systématiquement privilégié par les femmes.
Cette même enquête précise en effet que si 41 % des femmes âgées de 15 à 49 ans y avaient recours en 2010, elles n’étaient plus que 33 % en 2016.
Quoi qu’il en soit, le moins qu’on puisse dire, c’est que la pilule contraceptive aura beaucoup agité les consciences avant mai 68 et été à l’origine de bien des discussions et controverses par la suite.
Le projet de loi de Lucien Neuwirth, député de la Loire, adopté le 19 décembre 1967 aura alimenté de vifs débats au sein de la société entre partisans et détracteurs de ce moyen de contraception, jusque sur les bancs de l’Assemblée nationale.
Il aura néanmoins fallu attendre 1974 pour que la pilule soit remboursée par la Sécurité sociale.
Au cours de ces 50 années, tout y est passé. Présentée comme dangereuse pour la santé, elle aura laissé planer des craintes liées au risque de naissances d’enfants anormaux à posteriori. La pilule se sera également heurtée aux conditions de réglementation de sa mise en vente ; aux craintes pour la démographie ; aux conséquences morales, sociales voire religieuses, sans oublier les délicats problèmes de générations de ladite pilule…
La liberté des femmes aura aussi été en question.
Mais lorsqu’on dresse le bilan de ce moyen de contraception, force est de constater que la pilule a toujours suscité bien des doutes sur le plan santé.
En dépit d’alertes émises dès 1996 concernant son utilisation, il aura fallu attendre 2012 pour que la Commission de la transparence de la Haute Autorité de Santé conclue à l’insuffisance du service médical rendu des pilules de 3e génération. D’ailleurs, ces pilules ainsi que les pilules de 4e génération ont été déremboursées en mars 2013 et abandonnées massivement au profit d’autres moyens contraceptifs.
Beaucoup de femmes se sont détournées de ce qui pouvait apparaître comme une solution pratique et efficace. Car les doutes émis tant par des scientifiques que des professionnels de santé sur la potentielle nocivité de ces pilules ne se sont jamais véritablement éteints.
D’où le recours à d’autres moyens de contraception moins médicamenteux et tout aussi efficients.
Qu’il s’agisse de préservatif, dispositif intra-utérin, autrefois appelé «stérilet», d’implant… ces autres moyens de contraception ont confirmé au fil du temps leur prévalence.
Aujourd’hui, les tabous étant levés, les femmes ont la possibilité de parler leur contraception, de se documenter , de suivre les recherches faites dans ce domaine. Il en résulte une liberté de choix concernant le mode de contraception : une liberté qui s’appuie aussi sur les conseils de médecins.