Alors que la webradio webtv indépendante AWI a choisi d’illustrer cette fin de semaine en publiant la photo d’un jeune Gazaoui longeant la frontière de la bande de Gaza avec Israël, debout sur un chameau, un drapeau palestinien en main, nous avons appris à la lecture du New York Times que Razan al-Najjar, infirmière bénévole, âgées de 20 ans, avait été abattue par des soldats israéliens en portant assistance à un blessé.
Razan al-Najjar est ainsi la 119ème victime palestinienne tuée depuis le début des manifestations en mars, selon les responsables de la santé de Gaza.
Le mois dernier, elle avait livré son poignant témoignage dans une interview au Times . Elle avait expliqué les défis auxquels elle devait faire face pour sauver des vies en tant que volontaire médicale.
En qualité d’intervenante médicale d’urgence bénévole, elle précisait vouloir prouver que les femmes ont un rôle à jouer dans la société palestinienne conservatrice.
Women e-life revient sur ce triste évènement qui témoigne d’une violence aveugle dans cette région du monde, mais aussi de la dévotion d’une jeune femme qui avait uniquement vocation à sauver des vies.
Selon les témoins de la scène, c’est à l’occasion d’une manifestation le long de la barrière de sécurité que Razan al-Najjar s’est jetée revêtue de sa blouse blanche pour s’occuper d’un vieil homme qui avait été frappé à la tête par une bombe de gaz lacrymogène. D’autres témoins et le ministère de la Santé de Gaza précisent que cette dernière et d’autres ambulanciers se dirigeaient vers la clôture les bras levés pour évacuer les manifestants blessés quand elle a reçu une balle dans la poitrine.
Mme Najjar était une résidente de Khuzaa, un village agricole près de la frontière avec Israël, à l’est de Khan Younis dans le sud de la bande de Gaza.
Aînée de six enfants, Razan al Najjar qui n’avait pas obtenu de bons résultats aux examens du secondaire pour entrer à l’université, s’était entraînée pendant deux ans en tant que paramédicale à l’hôpital Nasser à Khan Younis avant de devenir bénévole de la Palestinian Medical Relief Society, une organisation non gouvernementale de santé.
Lorsque les journalistes du Times l’avaient rencontrée, le mois dernier, dans un camp à Khan Younis , elle avait déclaré que son père être fier de sa fille. Elle même soulignait : « Nous avons un but sauver des vies et soigner des blessés »
« Vendredi, elle était à moins de 100 mètres de la clôture quand elle bandait l’homme frappé par la gaz lacrymogène, a précisé Ibrahim al-Najjar. L’homme qui l’a emmenée dans une ambulance avec d’autres ambulanciers ont prodigué des soins à Mme Najjar, qui souffrait des effets du gaz lacrymogène. Puis, des coups de feu ont retenti et Mme Najjar est tombée par terre.
Mortellement blessée par balle, cette jeune infirmière bénévole a finalement perdu la vie.
L’armée israélienne a déclaré samedi que l’affaire serait examinée. Mais le climat de tension extrême et la profonde misère qui règnent à Gaza ne laissent que peu d’espoirs de paix.
Razan al-Najjar était une jeune femme exceptionnelle dont Women e-life tient à saluer la mémoire.