A 43 ans, London Nicole Breed a remporté mercredi l’élection à la mairie de San Francisco, ville américaine de  l’État de Californie, qui compte près de 900.000 habitants. Célèbre pour le pont du Golden Gate, l’île et ancienne prison d’Alcatraz, Fisherman’s Wharf, la Transamerica Pyramid, la Coit Tower, ses maisons victoriennes, ses cable cars et ses nombreuses collines découpées de rues en pente, San Francisco est un haut lieu de la contre-culture, ville de tolérance et d’émancipation des minorités. Elle est également connue entre autres pour son Chinatown, ses quartiers homosexuels et hippie et représente un foyer culturel et économique majeur aux États-Unis.

La victoire historique de London Nicole Breed en fait la première femme noire à diriger cette ville dont la population est à très forte majorité blanche et hispanique. Elle rejoint ainsi le club restreint des maires noires, aux côtés de LaToya Cantrell, à La Nouvelle-Orléans, de Keisha Lance Bottoms, à Atlanta, et de Muriel Bowser, à Washington D.C.

Mark Leno, un ancien sénateur d’État qui espérait devenir le premier maire ouvertement gay de la ville, n’a pas hésité à déclaré concernant sa rivale : « C’est une jeune femme remarquable et elle va faire un très bon travail », avant d’ajouter : « Son succès est le succès de San Francisco. »

Présidente du conseil municipal de ce bastion démocrate dés 2012, Mme Breed a fait campagne dans cette ville, dont la population est à très forte majorité blanche et hispanique. Pour remporter l’élection, cette activiste communautaire de longue date qui a grandi dans des logements sociaux, a mis en avant ses origines modestes en promettant de lutter contre la criante crise du logement et la situation des personnes sans domicile fixe.

Cette modérée qui a bénéficié du soutien financier de figures de la Silicon Valley  n’est affiliée à aucun parti, En proclamant sa victoire mercredi sur les marches de l’hôtel de ville à la suite d’un scrutin serré, Mme Breed  compte donner une autre dimension à son programme en s’engageant à diriger autrement  une ville qui se targue depuis longtemps de diversité et de tolérance alors même que l’accélération de la gentrification chasse les habitants de couleur.

Originaire de San Francisco, Mme Breed est passée d’une enfance appauvrie dans le logement public à eu une carrière en politique. Elue pour la première fois au conseil de surveillance en 2012 et est devenue la présidente de l’organisme en 2015.

Le quotidien local San Francisco Chronique soulignait jeudi 14 juin  toute l’importance de l’élection historique de cette femme noire   compte tenu du  coût « dément » de la vie à  San Francisco, le plus élevé du pays avec New York. Une  situation qui  « a chassé la plupart de la classe moyenne noire », qui ne représente plus que 5 % de la population contre 13 % en 1970.

San Francisco célèbre pour son progressisme, s’oppose à la politique anti-immigration du Président républicain Donald Trump. De plus, cette ville est également l’une des plus en pointe en termes de promotion de l’écologie et du développement durable. Le succès et la détermination de London Nicole Breed à la tête de la ville de San Francisco sont sans conteste annonciateurs de profonds changements en faveur d’un nouveau modèle de développement économique, social et environnemental.