L’information publiée dernièrement dans le quotidien britannique « The independent » est révélatrice de la divergence d’opinion entre femmes et hommes concernant le Brexit.
Theresa May, Première ministre britannique a t’elle conscience de l’image qu’ont les femmes du Brexit ? En excluant l’option d’un deuxième référendum qui serait selon elle une trahison flagrante de la démocratie, sa ligne politique est loin de faire l’unanimité chez les femmes.
Dans le cadre d’un sondage réalisé par YouGov auprès de 18 772 adultes, entre le 31 juillet et le 20 août, 56% des femmes expriment le souhait de rester dans l’Union européenne, 44% se prononçant pour un Brexit .
L’écart est moins important chez les hommes, 51% se déclarant en faveur du In, contre 49% pour le Leave.
Les résultats de ce sondage ont été rendus public avant le lancement d’un nouveau groupe de campagne appelé Women for a People’s Vote, qui vise à «faire entendre la voix des femmes» lors du débat sur le Brexit.
Près des trois quarts des femmes (73%) craignent que les promesses faites par les politiciens ne soient pas tenues, tandis que seulement 13% des femmes pensent qu’il est probable que la Grande-Bretagne parviendra à obtenir un accord avant de quitter l’UE.
Quoi qu’il en soit, globalement, 83% des personnes interrogées estiment que le processus de sortie de l’UE a été un gâchis, 86% des femmes de plus de 45 ans se montrant les plus désespérées.
Post Brexit, 35% pensent que le système de santé va se dégrader, 44% pensent que l’économie sera moins dynamique et 45% que les taxes vont augmenter.
De plus, cette enquête qui a été publiée lors du lancement de Women for a People’s Vote montre que le groupe soutient que le débat sur le Brexit a été «dominé par les hommes» et dénonce la sous-représentation des femmes dans les médias et le manque de femmes dans les postes de hauts fonctionnaires et politiques.
«Les femmes ont été exclues du débat sur le Brexit depuis le tout début. Dans la période précédant le référendum, les voix n’ont pas été entendues et les questions affectant les femmes n’ont pas été discutées », a déclaré la militante anti Brexit Caroline Criado-Perez.. Et d’ajouter « Depuis que l’article 50 a été déclenché, rien n’a changé et les voix et les préoccupations des hommes continuent de dominer. Ce n’est pas suffisant. Les femmes vont être touchées de manière disproportionnée par le Brexit: nous ne serons plus réduites au silence ».
Theresa May a t’elle entendu ces voix qui ne comptent pas en rester là ?
Faut-il rappeler ici qu’alors que les pro-européens sont descendus dans la rue pour réclamer un nouveau référendum sur les conditions de la sortie de l’UE, les pro-Brexit s’impatientent du non-respect de la volonté populaire.
En dépit de sa détermination affichée, on comprend ainsi mieux que Theresa May cherche à sauver la chèvre et le choux avec une stratégie de petits pas.
