Réalisée et diffusée le 26 septembre 2016 sur la webradio webtv indépendante AWI, cette chronique qui concerne garçons et filles, demeure d’une actualité brûlante à la veille des élections européennes.
C’est à partir d’une idée émise par Jean Arthuis, eurodéputé français, que la Commission européenne et le Parlement européen ont pris l’initiative de lancer, dés le mois d’octobre 2016, un projet pilote appelé « Erasmus des apprentis » ou encore « Euro App' ».
Cette nouvelle et deuxième orientation du programme Erasmus+ repose sur un constat largement partagé qui veut que les pays les mieux lotis en terme d’emploi des 15-24 ans sont ceux qui ont une grande culture de l’apprentissage. Une réalité qui conduit les regards à se tourner notamment vers l’Allemagne où la formation en alternance particulièrement développée, permet à ce pays d’afficher l’un des taux du chômage des jeunes les plus bas de 7,2% contre 24% en France.
Au niveau de l’UE, le taux s’élève à 18,8% avec de fortes disparités entre pays du nord et pays du sud où l’apprentissage est moins pratiqué.
Cette initiative particulièrement encourageante et prometteuse arrive au bon moment.
Tout d’abord parce qu’elle est prise alors que malmenée entre autres par le Brexit, l’Union européenne qui cherche à démontrer ses capacités et son utilité est bien consciente que les jeunes sont davantage Europhiles que leurs aînés.
Ensuite parce que le programme le programme Erasmus « EuRopean Action Scheme for the Mobility of University Students » adopté en 1987, qui remporte depuis lors un vif succès auprès des étudiants mais aussi des parents et du corps enseignant, était jusqu’ici réservé aux seuls jeunes suivant des études supérieures.
Autrement dit, avec cet « Erasmus des apprentis » des jeunes qui ne se destinent pas à des métiers exigeant de longues études se voient offrir les mêmes avantages que les étudiants, qu’il s’agisse de durée d’apprentissage dans un pays de l’UE comme de prestations, avec cours de langue(s) et versement d’une bourse de mobilité.
Dans le cadre de cette expérimentation, 145 apprentis européens, dont 75 Français, vont pouvoir se former dans 12 pays européens pendant un an et non plus seulement quinze jours à trois semaines comme c’était le cas précédemment.
Le projet pilote franco-allemand lancé en novembre 2015 avec une cinquantaine de jeunes apprentis des deux pays et le concours de 11 grandes entreprises volontaires, pour un séjour de deux à trois mois, a sans nul doute également confirmé l’intérêt de la démarche qui répond à de réels besoins et attentes.
Au cours de l’interview audio qu’il a accordée à Patrick Gorgeon, directeur de la rédaction, Antoine Godbert, président de l’association « Euro App' », apporte un éclairage particulièrement intéressant sur les conditions dans lesquelles les jeunes apprentis français retenus pour l’opération pilote vont pouvoir enrichir leur formation professionnelle.
Une initiative qui mérite d’être soutenue à l’heure où les jeunes garçons et filles qui ne poursuivent pas des études supérieures aspirent également légitimement à accéder à des formations valorisantes destinées à faciliter l’accès à des emplois dans l’un des 28 pays de l’Union européenne. L’interview audio vous en dit plus !