L’entretien que nous a accordé Charlotte Hubert, présidente de la Compagnie des Architectes en chef des Monuments historiques qu’il vous est possible d’écouter en cliquant sur le player situé au bas de cette introduction, apporte de nombreuses réponses aux questions que soulève la remise en état de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Chef-d’œuvre de l’art médiéval, émergence historique du paysage parisien, maison commune d’une histoire collective, Notre-Dame de Paris révéla au XIXe siècle que les monuments du passé sont à la fois miroirs et mémoires d’une société.
Sa grande restauration par Lassus et Viollet-leDuc a d’abord permis le sauvetage d’un édifice en péril, avant de devenir le manifeste d’un art gothique retrouvé grâce à la remise à l’honneur des savoir-faire traditionnels.
Mais c’était sans compter sur l’incendie spectaculaire qui a totalement détruit, le 15 avril, l’ensemble de la charpente, la toiture et la flèche de Notre-Dame de Paris, provoquant une vive émotion à l’échelle planétaire.
Face à ce sinistre, les architectes en chef des monuments historiques qui jouent un rôle de conseillers auprès du ministre chargé de la Culture, ont eu dans un premier temps pour mission de planifier les mesures de sauvegarde de l’édifice avant de se voir confier dans un deuxième temps la maîtrise d’œuvre des travaux dont l’importance saute aux yeux.
Comme le précise la Compagnie des Architectes en chef des Monuments Historiques (ACMH) dans un communiqué : « La restauration appelle une démarche d’humilité devant l’édifice, une méthodologie qui fonde l’action des architectes restaurateurs. Elle s’appuie sur une somme de connaissances sans précédent sur l’état du monument avant l’incendie, et sur l’apport des techniques les plus poussées. Elle s’adosse aux contributions matérielles et intellectuelles de niveau international qui se proposent. Elle nourrit le débat nécessaire à la réflexion sur l’avenir du monument. »
D’où l’intérêt de nous arrêter sur ce syndicat professionnel qui a été créé en 1939.
Présidé depuis 2018 par Charlotte Hubert, Architecte diplômée par le Gouvernement en 1999, diplômée du Centre des Hautes Études de Chaillot 2003, cette jeune femme a su se tailler une place de choix dans une spécialité qui, il faut le reconnaître, n’est pas un exemple en termes de parité, l’ACMH ne comptant que trois femmes parmi ses membres.
Quoi qu’il en soit, sur le cas de cathédrales, elle s’est entre autres penchée, qu’il s’agisse de celle de Saint-Étienne de Châlons-en-Champagne ou encore de la Cathédrale Saint-Mammès à Langres.
Visiblement, les monuments historiques doivent avoir beaucoup de mal à cacher leurs mystères et caractéristiques techniques à cette experte.
D’où l’intérêt des réponses apportées par Charlotte Hubert à Patrick Gorgeon lors d’une interview exclusive consultable sur le webmagazine Women e-life.