L’un des livres écrits par Sylvie Goulard publié en 2016 sous le titre “Goodbye Europe” qui portait sur le Brexit, ne doit pas induire en erreur.
Car c’est un nouvel « Hello Europe » que traduit sa désignation par la France en qualité de candidate au poste de Commissaire au sein de la Commission européenne.
Alors que les gouvernements des 27 pays membres de l’Union européenne ont annoncé les noms de leurs candidats pour la prochaine Commission européenne qui sera présidée par Ursula von der Leyen, le choix se comprend aisément au vu du parcours de l’intéressée.
On retiendra simplement que le Royaume Uni a pour ainsi dire déclaré forfait, le nouveau Premier ministre britannique Boris Johnson ayant assuré que son pays quitterait l’UE à minuit le 31 octobre.
En proposant Sylvie Goulard, Paris souhaiterait obtenir un portefeuille reflétant une de ses priorités politiques, comme le commerce ou le climat.
Elle succèderait à Pierre Moscovici qui occupe actuellement le poste de commissaire aux Affaires économiques et financières, dont le travail mérite largement d’être salué.
Cette haute fonctionnaire qui parle anglais, allemand, italien mais aussi chinois, connaît bien les sujets européens pour notamment avoir été entre autres par le passé conseillère du président de la Commission européenne, Romano Prodi.
En la choisissant, Emmanuel Macron récompense un soutien de longue date.
Sylvie Goulard avait en effet mis ses réseaux européens et ses contacts avec les responsables allemands à son service bien avant qu’il ne devienne le favori de l’élection présidentielle française de 2017.
C’est elle qui avait organisé la rencontre entre Emmanuel Macron et la chancelière Angela Merkel pendant la campagne présidentielle.
En dépit d’un choix tardif, force est de reconnaître que cette femme âgée de 54 ans a fait une grande partie de sa carrière dans les institutions européennes. Elle dispose d’une solide expérience dans l’eurosystème. De plus, le travail qu’elle a accompli est largement reconnu pour sa qualité.
On comprend donc que l’Elysée ne manque pas de souligner à un moment européen crucial, qu’on a besoin de gens qui ont l’expérience et la vision pour participer à ce rôle moteur. D’où cette déclaration d’Emmanuel Macron: « Elle peut incarner le projet européen de la France »
Désormais, il reviendra à la future présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, d’accepter ou non les dossiers soumis par les Etats membres, puis d’attribuer aux candidats retenus un portefeuille dans l’équipe qui entrera en fonctions le 1er novembre prochain.
Women e Life avait déjà eu l’occasion d’évoquer le nom de Sylvie Goulard qui part avec un dossard européen de favorite.
Il s’agit bien d’une étape déterminante à l’heure où le grand réveil de l’Europe s’avère plus indispensable que jamais au regard des multiples et immenses défis qui devront être relevés à l’échelle du Vieux Continent mais aussi à l’échelle internationale.