L’OEIL DU LINDBERGH

L’univers women fashion perd beaucoup avec la disparition de Peter Lindbergh qui avait su créer un effet  cyclone, propulsant son regard objectif sur les femmes à la une  du magazine  Vogue, notamment. Ce photographe de mode influent décédé mardi à 74 ans, était un critique acharné de l’aérographe et de la culture du selfie. Sans nier l’existence d’une nouvelle génération talentueuse, les femmes qui ont pu croiser  ce grand photographe ont eu beaucoup de chance.

Contrairement à la plupart des photographies de mode de l’époque, qui étaient souvent trop retouchées, Lindbergh s’est fait connaître pour son approche humaniste, défiant et redéfinissant les normes de beauté traditionnelles en demandant à ses modèles de ne pas se maquiller et d’avoir le «courage» être eux-mêmes.

Le titre de cette chronique peut surprendre lorsqu’on a pas le magazine  » Vogue » dans son champ de vision.
Regardez plutôt cette photo qui a tout pour plaire !

On pourra méditer sur ce que Peter avait un jour déclaré : « Cela devrait être la responsabilité des photographes aujourd’hui de libérer les femmes, et finalement tout le monde, de la terreur de la jeunesse et de la perfection »

En privilégiant les images en noir et blanc, il a vraiment su saisir  la beauté naturelle de chacun de ses sujets assis à sa place, presque comme s’ils étaient en animation suspendue. Ce qui ne signifie pas autant qu’il ne s’était pas laissé parfois tenter avec modération par la  couleur.

Mais avec Peter, point de paillettes ni de glamour dans les décors. Il aimait se concentrer sur la personne devant lui, sans fioritures, sans chichi avec des cheveux et du maquillage ou des vêtements que le sujet portait. Son travail consistait à saisir chez les models l’instant vrai.

Le style immédiatement reconnaissable de Lindbergh lui a permis de prendre des portraits intimes sans trucages de certaines des plus grandes stars du secteur, de Kate Moss à Gigi Hadid en passant par la duchesse de Sussex qui avaient  posé  pour lui.

Cependant, le photographe était mieux connu pour ses couvertures iconiques de Vogue, dont le numéro de janvier 1990 de Vogue britannique.

Lindbergh avait expliqué que le mot «naturel» était le message clé , précisant dans une interview à British Vogue: «Je déteste les retouches, je déteste le maquillage. Le nombre de belles femmes qui m’ont demandé d’allonger leurs jambes ou de déplacer leurs yeux pour qu’il soient plus écartés… vous ne voudriez pas y croire ». Et d’ajouter « C’est une culture de la folie. »

Ce sentiment a persisté au fil des ans, culminant dans sa plus récente couverture du British Vogue parue le mois dernier. Lindbergh a en effet été choisi par Meghan Markle, qui a été invitée à la publication du numéro de septembre,  sans parler  des stars hollywoodiennes telles que Salma Hayek et Jane Fonda, amis aussi  la militante pour la lutte contre le changement climatique Greta Thunberg et la première ministre néo-zélandaise Jacinda Arden.

Aujourd’hui, il est fort heureusement possible de retrouver une grande partie de l’œuvre de Lindbergh dans de prestigieux musées et galeries, notamment le Victoria & Albert Museum à Londres, le Centre Pimpidou à Paris et le Metropolitan Museum of Art de New York. Ce photographe connu surtout pour ses portraits simples et révélateurs, se plongeait avec le même démarche d’authenticité dans d’autres projets créatifs dans le cinéma.

Pour conclure, Women e Life partage pleinement l’idée  de Peter Lindbergh selon laquelle l’éclat des visages ne doit rien sacrifier au naturel, au vrai !

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