L’événement sur lequel s’arrête aujourd’hui Women e Life s’inscrit dans un climat économique et diplomatique particulièrement délétère.
Alors que la politique intérieure française provoque sur fond de réformes dans divers domaines de nombreuses manifestations, la situation au niveau international témoigne d’une montée en tension critique.
Qu’il s’agisse notamment de guerre commerciale, d’urgence climatique, d’immigration ou encore comme dernièrement d’attaques de drones contre des installations pétrolières saoudiennes, l’une des légitimes aspirations des peuples apparaît effectivement menacée.
Pourtant, la Journée internationale de la paix célébrée dans le monde entier le 21 septembre aura cette année pour apophtegme : » Actions climatiques, actions pour la paix ».
Le 20 septembre, une Journée dédiée à cette noble cause se déroulera au siège des Nations Unies. Elle offrira à des jeunes une plate-forme pour présenter les projets qu’ils ont entrepris pour lutter contre le changement climatique et promouvoir la paix.
Mais du 18 au 22 septembre, l’Angola accueillera à Luanda la première Biennale du forum panafricain pour une culture de la Paix en Afrique.
Né d’un partenariat entre ce pays, l’Union africaine et l’UNESCO co-organisateur de l’évènement, ce Forum vise à promouvoir la prévention de la violence et le règlement des conflits en facilitant les échanges culturels en Afrique et au sein de la diaspora africaine, mais aussi le dialogue intergénérationnel et l’égalité des sexes.
Il s’agit de nourrir la réflexion et de faciliter la diffusion d’œuvres artistiques, d’idées et de connaissances relatives à la culture de la paix inspirées de la Charte de la renaissance culturelle africaine adoptée en 2006.
Dans une interview accordée au mensuel Marie Claire, Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO depuis le 13 novembre 2017, revient sur le rôle fondamental des femmes dans la promotion et la négociation de la paix. C’est la raison pour laquelle Women e Life a choisi sa photo pour illustrer cette chronique.
L’occasion de rappeler qu’en présentant son projet de candidature, cette femme politique française* avait déjà déclaré vouloir axer les actions de l’UNESCO sur « l’éducation comme ferment de développement et d’égalité entre les sexes » et plus particulièrement l’accès à l’éducation pour les filles et d’inscrire l’institution comme « un acteur de référence du développement durable »
Il n’est donc guère surprenant qu’alors que le continent reste le théâtre de nombreux conflits, l’événement choisisse de réunir des représentants de gouvernements, de la société civile, du secteur privé, de la communauté artistique et scientifique, des institutions académiques et des organisations internationales afin d' »apporter des réponses africaines aux transformations qui affectent les économies et les sociétés africaines.
Et sans nul doute fallait-il inscrire au programme un Forum des femmes. Car si ces dernières se trouvent être les principales victimes des conflits armés, elles peuvent jouer un rôle majeur dans la promotion et les négociations pour la paix, à travers toute une série d’initiatives individuelles et collectives sur le plan économique, social, culturel, environnemental.
Un Women Forum est d’ailleurs organisé chaque année sur le continent africain. Il permet de valoriser de nombreux projets et entreprises menés par des femmes qui sont autant de témoignages de leurs talents et capacités à relever bien des défis.
On comprend que Audrey Azoulay souligne lors de son interview toute l’importance que revêt parmi les divers réseaux de femmes pour la paix existant en Afrique, le « Réseau Panafricain des Femmes africaines dans la Prévention et la Médiation des conflits » (FemWise-Africa) qui a été créé en 2017.
Elle encourage d’ailleurs que l’action collective est en mesure de contribuer efficacement à construire et consolider la paix au quotidien.
La Résolution 2457 adoptée au Conseil de Sécurité des Nations Unies en février 2019 renforce et prolonge l’initiative « Faire taire les armes en Afrique d’ici 2020 » de l’Union africaine.
Cette Résolution est importante. Elle réaffirme le rôle fondamental que doivent jouer les femmes dans les processus de consolidation de la paix en Afrique, ainsi que la coopération avec l’Union africaine.
En dehors des échanges que Audrey Azoulay aura avec de nombreuses personnalités et chefs d’Etat africains, la Directrice générale de l’UNESCO signera un accord de partenariat en vue de la création d’un programme national de doctorat en science, technologie et innovation, visant à former 160 doctorants d’ici 2020.
Un projet qui s’inscrit dans le cadre d’un partenariat plus large visant à renforcer les capacités éducatives, scientifiques et culturelles de l’Angola.
Le 21 septembre, le mot « Paix » porté par les hommes, femmes et enfants, devra seul s’afficher partout dans le monde afin que ce voeu le plus cher s’accomplisse pour le bien de tous.
Et si les femmes disposent de pouvoirs dans ce domaine, personne ne saura s’en plaindre.
* Après avoir exercé plusieurs postes de direction au sein du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) à partir de 2006, elle est la conseillère culturelle du président de la République François Hollande entre 2014 et 2016, puis ministre de la Culture et de la Communication entre 2016 et 2017.