Alors que l’égalité homme femme en termes d’emploi et de salaire fait partie des sujets brûlants, cette question peut sembler relativement accessoire.
Mais le croire serait sans compter sur les enseignements que délivre la très sérieuse étude commandée à l’Ifop par Consolab, un site de tests d’électroménagers.
Réalisée auprès d’un échantillon représentatif de la population européenne, composé d’Allemandes, Italiennes, Espagnoles, Anglaises et Françaises âgées de 18 ans et plus, cette enquête tend à démontrer que le XXIe siècle n’a pas mis un coup de balais dans les bonnes vieilles mauvaises habitudes. En dépit des progrès accomplis en termes de high-tech et robotique qui simplifient l’accomplissement des tâches domestiques, force est de constater que nombre d’entre elles nécessitent toujours l’intervention humaine. Et les femmes demeurent dans ce domaine, visiblement en première ligne.
L’étude révèle que les trois quarts des européennes déclarent accomplir plus de tâches domestiques que leur conjoint.
La différence de charge de travail entre homme et femme n’est pas marginale, une Européenne sur deux déclarant en faire beaucoup plus que son conjoint, la proportion atteignant 69% en Italie.
Globalement, 40% des femmes de moins de 30 ans estiment en faire beaucoup plus que leur conjoint.
Quelle est la situation en France ?
73% des Françaises déclarent être chargées de plus de tâches ménagères que leur conjoint, contre 36% chez les moins de 30 ans. Autrement dit, seul 16% des hommes effectuent plus de tâches domestiques que leur conjointe.
Autre enseignement, les femmes estimant en faire beaucoup plus que leur conjoint sont majoritairement dans une relation de couple de moins d’un an (65%).
Concrètement qui fait quoi en termes de tâches domestiques au sein d’un couple ?
Dans 75% c’est l’homme qui sort les poubelles sans rechigner.
60% des femmes ont un mari ou conjoint qui fait la vaisselle ou du moins s’occupe du lave vaisselle sans mot dire.
28% des femmes ont un mari ou conjoint qui fait les courses, ce dernier esquivant tant que faire ce peut cette pénible mission.
71% des femmes ont un mari ou conjoint qui ne repasse jamais. Reconnaissons qu’il faut un certain « savoir-fer » !
Une femme sur 2 a un mari ou conjoint qui ne tri jamais le linge et ne fait jamais de machine, voire ne nettoie jamais les sanitaires.
Comment expliquer ces phénomènes ?
La réponse se trouve en partie dans le qui décide de l’équipement ménager dans un couple avec ou sans enfants.
Ainsi, 73% des femmes sont responsables de l’achat de la machine à laver contre 11% des hommes.
Pour l’aspirateur, la majorité des femmes décident de son achat (71%), une proportion qui atteint 81% pour les femmes âgées de 40 et 49 ans.
Concernant le four, plaque électrique la décision revient pour 65% aux femmes.
Il en est quasiment de même pour le lave-vaisselle, les hommes se montrant autant que faire se peut plus branchés côté frigo. Allez comprendre pourquoi ?
Difficile de résister à la conclusion d’un expert concernant les résultats de cette étude.
Ce dernier estime que les femmes sont beaucoup plus conscientes de leur rôle en termes de prise en charge leur foyer en raison d’une expérience plus
forte en la matière. Ce qui ne signifie pas pour autant qu’elles entendent tout assumer.
Mais là où le sourire-conseil s’impose, c’est lorsque l’accent est mis sur les risques inhérents à une inégale répartition des tâches domestiques au sein du couple.
L’expert souligne l’impact négatif que peut avoir la délégation exclusive des tâches ménagères aux femmes et, insiste sur les bienfaits d’un plus juste partage. Un avertissement aux hommes qui souhaitent conserver une relation de couple avec du désir, de l’affection et une vie sexuelle épanouissante.
Bref, nombreux sont ceux qui doivent prendre conscience que le modèle “à l’ancienne” où la femme gère le foyer et l’homme l’aspect financier n’est plus dans l’air du temps.
D’autant que la proportion de disputes liées aux tâches ménagères – sans parler d’assiettes et verres cassés- est passée de 42% en 2015 à 48% en 2019.
Toujours est-il que le milieu social a également une influence puisque l’étude révèle que les femmes qui acceptent le moins que leur conjoint joue relâche en matière de tâches domestiques , sont jeunes et plutôt aisées.
Ce qui n’est pas précisé dans cette savante étude, c’est que les hommes peuvent être d’excellents cuisiniers voire bricoleurs et que certains, pas tous, savent se montrer à la hauteur dans bien des situations.
A la veille du week-end, l’heure des bonnes résolutions et d’une plus juste réparation des tâches domestiques va sonner.