Prise sous cet angle, c’est presque à s’y tromper ! Pourtant, ce quai arborant de hautes bâtisses colorées et autres navires amarrés à bon port, n’est pas celui de Honfleur.
Vous êtes à Copenhague, au Danemark.

Un pays nordique dans lequel vous n’avez quasimement aucune chance de pouvoir séjourner cette année lors de vos vacances d’été, ce dernier ayant très vite fermé ses frontières jusqu’à nouvel ordre.

L’occasion de porter un regard sur la situation que connaît ce pays face à la pandémie de COVID-19, et surtout de mieux comprendre ce que Mette Frederiksen, Première ministre danoise, a pris la décision de mettre en place pour préserver avant tout la santé de ses compatriotes.

Le gouvernement danois a beaucoup communiqué en responsabilisant la population.

Il est vrai qu’un autre état d’esprit règne dans ce petit pays qui compte moins de 6 millions d’habitants.
C’est d’ailleurs ce qui explique en partie que les déplacements aient été autorisés, et que les magasins soient restés ouverts.
Les autorités ont fait confiance et force est de constater que ça a marché.

Nous avons beaucoup à apprendre.
Tout d’abord en remarquant que la distance sociale de deux mètres est respectée, y compris dans les parcs, que les gens ne se suivent pas dans des files d’attentes pour se procurer ce dont ils ont besoin.
Un respect mutuel à petite échelle qui s’avère particulièrement bénéfique en pleine crise sanitaire.

Car si le Danemark a été jusqu’ici relativement épargné par le COVID-19, il n’en demeure pas moins vrai que 4 978 cas de contaminations et 203 décès liés au coronavirus ont été enregistrés à ce jour.

Mais d’autres choses méritent d’être notées au passage.

Tout d’abord le fait que les Danois n’ont pas découvert pour cause d’évènement imprévu les vertus du télétravail.
De pratique courante depuis de nombreuses années, il constitue un atout qui devra être développé pour les métiers qui s’y prêtent dans d’autres pays, notamment en France.

De plus, sur le plan de la vie privée, les Danois favorisent en général le tête-à-tête et leur cercle social est plutôt fermé.

Moyennant le respect de règles clairement établies, quelques 650 000 élèves de 0 à 11 ans ont pu retrouver le chemin de l’école, suivant en cela les enfants de maternelles et d’écoles primaires réouvertes en premier pour permettre aux parents de retourner au travail. Les classes de Terminale reprendront également en vue des examens de fin d’année.

Toutefois, le gouvernement maintiendra une vigilance accrue concernant les chiffres de contaminations afin d’ajuster au mieux les décisions à prendre.

Un cycle de vie normale devrait ainsi reprendre, l’ouverture des bars et restaurants le 10 mai restant néanmoins soumise à la bonne conduite des Danois et aux données liées à l’évolution de la pandémie

Aujourd’hui en France, suite à une importante réunion en visioconférence avec les intéressés, le gouvernement a décidé d’attendre de voir comment la situation évoluera entre le début du déconfinement, prévu le 11 mai, et la fin du mois.

Une nouvelle réunion se tiendra donc fin mai, afin de définir une date de réouverture des bars, hôtels, restaurants, en fonction de l’épidémie, le 15 juin apparaissant en l’état actuel pour le moins hypothétique jusqu’à plus ample informé. La seule bonne nouvelle réside en réalité dans le déblocage d’aides supplémentaires accordées sous certaines conditions aux établissements victimes d’une perte nette d’activité. Il faudra donc, une nouvelle fois, faire preuve de beaucoup de patience.

Et comparaison n’étant pas raison, force est de reconnaître que Honfleur n’est pas plus Copenhague que le Danemark n’est la France, et vice versa.

En cet instant, la seule chose à retenir, c’est que le jour venu, la cité maritime médiévale du Calvados saura vous accueillir comme il se doit.

De la vie et des couleurs, Honfleur retrouvera.